dimanche 30 décembre 2012

LAISSEZ NOUS VIVRE. LE CRI QUI VIENT DU CONGO


« C’est au nom des victimes, qui ne savent plus comment pouvoir nommer un Dieu qui semble s’être  absenté durant leur calvaire que nous osons écrire ces lignes .
C’est ainsi que débute l’une des lettres du dossier «  Laissez nous vivre » que nous a adressé le Père Bernard Ugeux, Père Blanc, profondément touché par ces souffrances.
 En effet, quelle parole adopter face à ce qui semble le mal absolu ? 

Au Kivu, une région à l’Est  de  ( RDC) martyrisée par près de 20 ans d’une guerre oubliée environ 500 000 femmes ont été violées par des groupes armés  et ont subies d’atroces  mutilations sexuelles. Les enfants nés de ces viols sont stigmatisés dans les communautés. Les familles vivent dans la peur.
Les Eglises congolaises ont dénoncé ces atrocités, elles ont créé des structures pour accueillir les victimes,  gèrent les écoles, s’occupent  des projets de développement, mais comment parler encore de Dieu à ces femmes qui ont vécu l’enfer ?

 Les communautés chrétiennes ont du mal à aborder la question.
« Il y a une lacune dans la pastorale », témoigne Bernard Ugeux  basé à Bukavu la capitale du Sud-Kivu.
Cet ancien professeur de théologie à l’Université de Toulouse décide alors de réunir l’été dernier à Bukavu, un groupe de réflexion de treize  personnes, dont des infirmières, des psychologues et des théologiens catholiques et protestants. Objectif : faire connaître la situation, mais aussi et surtout déboucher sur un document pédagogique sous formes de lettres.
Oeuvre d'un artiste Mayelé

Celui-ci est en ligne et téléchargeable.  LAISSEZ NOUS VIVRE- Cris des Femmes du Congo.
http://www.mafrome.org/Laissez_nous_vivre_GCRA_Bukavu.pdf

Nous vous invitons à l’ouvrir, il est destiné à tous.

En effet, la réflexion sur les sévices subis par ces femmes et ces enfants nous concerne tous. Elle  va beaucoup plus loin que la situation du Congo, elle nous renvoie à tous les viols collectifs perpétrés en temps de guerre.  Elle nous renvoie aussi à notre banal quotidien   où le viol est plus fréquent qu’on ne le pense.
Elle nous renvoie aujourd’hui à  l’étudiante victime d’un viol collectif mi-décembre à New Delhi. La  Fille de l’Inde ( India Daughter ) comme elle est désormais appelée,  devient ainsi la victime emblématique des violences faites aux femmes en toute impunité dans ce pays.


La question est lourde de sens. Elle touche à l’idée qu’on se fait de la Femme,  de la Justice  et de la Vie.

  • Comment redonner à ces femmes confiance et  dignité et les soutenir dans leurs efforts à  dégager  un avenir de leurs décombres ?
  • Comment les « extraire » de la gangue de honte qui les paralyse et les  fait muettes ?
  • Quel Seigneur de la vie et de la joie peuvent elles encore supplier, quelle confiance peuvent elles espérer ?
  • Quels mots, quel soin, quelle attention et quelle  possible espérance pourrons nous offrir pour qu’elles puissent à nouveau croire en une bonté d’homme, en la présence aimante du Dieu Très bas ?
  • Quelle parole tranchante comme le glaive saura déchirer un silence complice, saura dénoncer fermement ces violences barbares, ces injustices nées du pillage délibéré  d’un minerai rare considéré par l’industrie comme presque aussi précieux que l’or.

« Recouds les femmes et tais-toi » menace la soldatesque au médecin.
La violence sur ces femmes s'accompagne ainsi de menaces de mort pour ceux qui les aident. Ils les veulent seules, abandonnées, privées de parole.


Oserons nous  un geste prophétique ?  Qui saura à l’image du Père Ugeux et de son équipe leur redonner parole de dignité ?
Oserons nous tous ensemble  leur rendre témoignage ?
Oserons nous donner chair à nos difficiles  tentatives  d’accueillir  à  la lumière de la Vérité du Dieu fait homme   ces  souffrances de femmes humiliées. Souffrances muettes, vécues dans la honte et quelques fois le rejet.
Oserons en appeler à l’Eglise-Institution  et lui dire:  «  Ne sois pas comme David qui s’est tu quand sa fille Tamar a été violée par son demi-frère Amnon  » - « Expulsez cette fille de chez moi, et verrouille la porte derrière elle ! » a crié le violeur envahi par le dégout ( 2 Sam.13) de lui même, de la femme ?
Tes filles, notre Mère Eglise, sont souvent derrière la porte.
Protège les et  donne leur égale dignité de choix  afin que nul de tes fils, puissant ou misérable,  ne puisse avoir la tentation de  penser  que leur sexe leur donne un pouvoir de définition  sur ce qu’est une femme».
Ne laisse pas le frère violer la soeur. Il n'y a pas que des viols physiques et barbares, il en est de plus sophistiqués.
  



"LAISSEZ-NOUS VIVRE!" *le cri des femmes de la RD du CONGO, victimes des violences durant les conflits. Un document proposé pour l'accueil et le soutien des victimes par les communautés chrétiennes.


mardi 21 août 2012

Nous n’avons pas assez fait confiance aux petits paysans.

Je copie cet article de LA CROIX paru le 20 Août 2012.



Un entretien avec OLIVIER DE SCHUTTER, Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation

A travers des rapports précis et argumentés sur l’agriculture de demain, la flambée des prix des denrées alimentaires ou encore la ruée sur les terres agricoles, Olivier de Schutter avance des solutions pragmatiques pour améliorer la sécurité alimentaire.

La Croix : Vous êtes l’enfant d’une civilisation européenne qui n’a pas connu la faim depuis la Seconde Guerre mondiale. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ce fléau ?
Olivier de Schutter : Je suis effectivement issu d’un monde très privilégié. Mon père était un diplomate. Mes premiers souvenirs d’enfant remontent à Bombay, en Inde, où il était en poste. Je me rappelle très bien les images de ces mendiants aux feux rouges avec des membres atrophiés qui venaient demander la charité. Cela m’a beaucoup bouleversé.
J’ai passé ensuite mon adolescence au Rwanda. Le contraste inouï entre le luxe dans lequel nous sommes éduqués et la pauvreté environnante ne m’a pas laissé indifférent. Jean Ziegler, mon prédécesseur au poste de rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, a eu cette même expérience tôt dans sa vie et il utilise le mot de culpabilité pour décrire son combat. Cela traduit bien mon sentiment : on a envie de se racheter. C’est sans doute de là que vient mon engagement.

Vous êtes un juriste spécialiste des droits de l’homme. Quel est le lien entre les droits de l’homme et le droit à l’alimentation ?
O.S. : Les organisations de développement utilisent de plus en plus le droit à l’alimentation dans leurs démarches. Pour lutter contre la faim, les solutions purement techniques ne marchent pas si on ne tient pas compte de la responsabilité des États à l’égard des populations. C’est d’abord une affaire de pouvoir entre les gouvernements et la capacité des petits paysans à négocier des prix rémunérateurs. Le droit à l’alimentation revient à mettre les projecteurs sur des problèmes ignorés des autorités.

Comment faire progresser ce droit à l’alimentation ?
O.S. : Je prône la démarche participative. Le droit à l’alimentation, c’est créer des mécanismes à l’écoute des plus pauvres. Nous n’avons pas assez fait confiance aux petits paysans. Ce sont des gens très inventifs qui comprennent bien les obstacles auxquels ils sont confrontés. En les écoutant davantage, on identifie plus rapidement les solutions les plus accessibles. Il y a ensuite une complémentarité à trouver entre les initiatives locales et les réformes structurelles. Les microprojets ne peuvent s’étendre sans un environnement macro-économique propice. A l’inverse les projets venus d’en haut ne débouchent sur rien s’il n’existe pas des acteurs sur le terrain pour les mettre en œuvre.

Votre mandat est d’avancer des propositions pour faire reculer de moitié la faim dans le monde entre 1990 et 2015. Cet objectif est-il encore réalisable ?
O.S. : Aujourd’hui, 16% de la population ne parvient pas à se nourrir décemment, contre 20% en 1990. Pour répondre aux Objectifs du millénaire, il faudrait descendre à 10% de personnes mal-nourries. Personne n’ose sérieusement prétendre qu’on y parviendra à temps. Et le tableau serait encore plus sombre si on laissait de côté la Chine où d’énormes progrès ont été réalisés en milieu rural ces vingt-cinq dernières années. Dans beaucoup d’autres parties du monde, le nombre de personnes en insécurité alimentaire n’a pas baissé, il a même augmenté. Je rappelle que 42% des enfants en Afrique subsaharienne sont mal nourris. Ils manquent des aliments nécessaires à leur plein épanouissement.

Après les émeutes de la faim, en 2008, la communauté internationale a fait une série d’annonces pour améliorer la sécurité alimentaire. Qu’en est-il aujourd’hui ?
O.S. : Il y a eu un vrai changement de paradigme ces dernières années. Avant 2008, on pensait résoudre la question de la faim par l’aide alimentaire et par l’exportation, vers les pays déficitaires, de produits à bas prix écoulés sur les marchés internationaux. Désormais tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut aider ces pays à se nourrir par eux-mêmes en leur donnant la capacité de reconstruire leur système agricole négligé pendant trois décennies. Voilà pour la rhétorique. Dans les faits, on assiste à une spéculation foncière et on compte sur des investisseurs privés pour relancer le secteur. Or, ces acteurs ne sont pas intéressés à soutenir les petits agriculteurs. Ils veulent renforcer l’agro-export, les cultures de rente. Ils ont d’autres intérêts que la réduction de la pauvreté rurale.

Vous défendez une agriculture vivrière et familiale. N’est-ce pas l’agriculture productiviste qui a sorti l’Europe de la faim ?
O.S. :  N’oublions pas que l’Europe a effectué une transition économique en l’espace d’un siècle, en créant des emplois dans l’industrie puis les services et en réduisant peu à peu les actifs agricoles. Il est tout à fait illusoire de penser qu’on peut effectuer le même trajet en l’espace d’une génération ou deux en Afrique. D’autant plus que ces pays ne sont pas en mesure de créer des emplois en suffisance dans l’industrie et les services. Ils ne pourront pas absorber le surplus de main d’œuvre qui résulterait d’une désertification des campagnes à travers le recours à l’agriculture agro-industrielle.

Le Brésil y est pourtant parvenu ces ceux dernières décennies …
O.S. : Le Brésil est un pays où deux agricultures coexistent. La première, totalement mécanisée, utilise les technologies de pointe et reste très compétitive sur les marchés internationaux. La seconde est l’agriculture familiale, dont la production est écoulée sur les marchés locaux. C’est elle qui nourrit 80% de la population brésilienne. Pour lutter efficacement contre la malnutrition, le pays a lancé dans les années quatre-vingt-dix des programmes rapprochant les petits producteurs des populations pauvres des villes. Les paysans ont trouvé des débouchés dans les cantines scolaires, les restaurants communautaires, les marchés subventionnés … C’est le soutien à l’agriculture familiale qui a fait reculer la faim au Brésil, pas l’agro-exportation.

Vous insistez sur l’autosuffisance  alimentaire et vous avez eu de vifs débats à ce sujet avec Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce. Dans certains pays,  n’est-ce pas un mythe ?
O.S. : Pascal Lamy a voulu décrédibiliser mes propos. Je n’ai jamais utilisé le terme d’autosuffisance alimentaire. Evidemment, tous les pays ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. Reste qu’on a trop souvent par le passé investi dans les cultures d’exportation telles que le coton, le tabac, le café, la noix de cajou. Résultat, de nombreux états n’ont pas développé les agricultures vivrières susceptibles de renforcer leur sécurité alimentaire. A l’ère du changement climatique, les pays producteurs seront de plus en plus affectés par la sécheresse ou les inondations, qui se traduiront par les flambées des prix sur les marchés internationaux. La meilleure façon d’éviter les chocs à répétition, c’est d’encourager toutes les régions du monde à produire autant qu’elles le peuvent. La dépendance est un risque et un danger. La facture alimentaire des 47 pays les moins avancés a été multipliée par 6 entre 1992 et 2008. Ils importent plus de 25% de leur nourriture Aidons-les à produire davantage pour eux-mêmes. C’est bien pour les paysans et c’est indispensable pour se prémunir contre les hausses brutales des prix.
  Propos recueillis par Olivier Tallès, La Croix du 20 août 2012


graure  J.lach-Andreae

                                                      

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Qui est Olivier de Schutter ?

Olivier de Schutter est né le 20 juillet 1968 d’une famille belge aisée. Fils de diplomate, il grandit jusqu’à l’âge de 15 ans en Inde, en Arabie saoudite et au Rwanda, pays qui le marquera profondément. Il choisit d’étudier le droit international et obtient une licence dans cette matière en 1990 à l’Université catholique de Louvain (UCL), puis un master à l’Université américaine Harvard. Docteur en droit, il se spécialise rapidement dans les questions de droits de l’homme. En 2000, il devient secrétaire général de la Ligue belge des droits de l’homme avant de prendre, quatre ans plus tard, le poste de secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme. En 2008, il succède au Suisse Jean Ziegler à la fonction de Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation. Professeur de droit international à l’UCL, il est l’auteur de nombreux ouvrages économiques et sociaux.


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vendredi 17 août 2012

le mariage homosexuel ...


Cher  Nathanaël, « Don de Dieu » , 
celui dont on ne sait ce qu’il a fait, mais seulement qu’il a été appelé par Jésus pour être son disciple nous dit l’évangile de  Jean  1,45-51… 
Qui est donc ce Nathanael au nom si beau  et pourtant si discret ?

Je  t ’écris, cher ami homo, à ce nom que je te donne in petto,  car pour t’avoir côtoyé durant de longues années, avoir été ton ami,  avoir travaillé avec toi,  je me réveille aujourd’hui dans la labyrinthe d’un débat bien  sérieux sur le mariage homosexuel,   ne sachant en fait rien de  Toi  et  peut-être si peu de choses des raisons profondes  de ceux qui  s’opposent à Toi et à ta liberté.

C’est cela le débat, on y rentre plein d’assurance,  on en sort le cœur humble. Les grandes évolutions de société sont le fruit  d’ opinions contradictoires,  mais qui toutes portent en soi la responsabilité de  construire la vie des hommes . Et dans l’honnêteté de son cœur, à l’heure des choix,  tout cela pèse lourd.

Alors qui es tu Nathanael ?  Qui es tu cet  « Autre » par rapport à moi-même,  toi qui préfère ton semblable à l’aventure de la découverte du sexe opposé ?

Je ne sais pas. Rien en moi, dans mes gênes, dans mes expériences sexuelles  ne peut y répondre, mais mon cœur, me crie « aime le, aime la, donne lui son bonheur, il l’a bien mérité » J’avais presque envie d’écrire :" il le vaut bien"….Et je n’ai jamais rien su refuser à mon cœur.
D’ailleurs la plus grande de mes attentes, n’est elle pas d’être aimée et acceptée comme je suis ?

Tu le sais Nathanael, je condamne l’homophobie, avec force.
Elle  n’est que le fruit de l’ignorance et de la paresse intellectuelle.
Mais   quelle longue ignorance !!!!
Des siècles de rejets, de mariages arrangés pour  « sauver la face » aux yeux du monde, des siècles où cette « différence » cassait toute possibilité d’avancement professionnel, où l’homosexualité affichée ne se pouvait être  que privilège  de riches,  de puissants ou artistes en marge .
Pourtant quelle profusion de richesse au service de l'humanité ! Rimbaud, Yourcenar, Gide, Cocteau, ETC…la liste est longue.

Certains ont dit   : l’homosexualité est une maladie.
 Par le passé, la psychiatrie s’est essayée à guérir les personnes homosexuelles par toutes sortes de méthodes souvent agressantes et aberrantes. Mais on a aussi essayé la castration, l’hystéroctomie, la lobotomie et diverses drogues.

OUF......WOUHA!!!!!

NON, l’homosexualité n’est ni un symptôme, ni une structure pathologique.
Dès lors qu’il y a possibilité d’acceptation et d’intégration par l’entourage, la vie homosexuelle peut s’avérer structurante, opérante et donner équilibre au fonctionnement  psychique  ( orientation homosexuelle et vie chrétienne. P.16 ).
Toutes les recherches récentes montrent qu’il est presque impossible de changer l’orientation sexuelle, même quand une personne le demande. écrit Castaneda Marina – Comprendre l’homosexualité- Robert Laffont, 1999 , p.28.
C'est donc bien qu'il s'agit d'un état affirmé.


Un jour, il y a bien longtemps, à la révélation de plusieurs cas d’homosexualité dans une même famille, on m’a demandé :
«  Que feriez vous si votre fils était homo ? »
Je suis restée un interloquée, je ne m’étais pas posé la question, l’enfant avait à peine douze ans.
Mais  l’évidence s’est imposée, je l’aimerais, il est mon fils, j’assumerais sa différence, et surtout je ne le ferais pas souffrir pour cette raison.

Car enfin, Nathanael,  pourquoi faire tant de bruit pour si peu de chose ?
Font il ils du mal ces amoureux que l’on croise, vieux couple attentif à ne pas se faire trop remarquer. On les imagine jeunes, à l’heure du choix  lorsque peut-être s’est  déjà installée la souffrance de n’être pas acceptés comme tels   par la société, tolérés certes  mais pas reconnus. Comme des  étrangers chez eux,  exclus des  tables familiales. On était dur autrefois dans la petite bourgeoisie.
Font elles du mal ces jeunes femmes chargées d’enfants que l’on croise sur les lignes de l’Europe du Nord ?

Alors pourquoi leur refuser la joie de pouvoir concrétiser leur union, de proclamer leurs solidarités  respectives  à la face de la société ?
Pourquoi  refuser aux humbles  d’accéder à la liberté de ceux à qui  le pouvoir et l’argent  peuvent tout donner.

Le mariage est plus qu’un contrat, Nathanael, c’est le désir de s’engager l’un envers l’autre dans les bons jours comme dans les mauvais jours, dans la joie et dans la peine.
Il me plait de te faire confiance, d’avoir foi en toi, de respecter ta liberté et de te donner les moyens de  montrer ton sens des responsabilités.
D’ailleurs au nom de quoi, pourrais-je te le refuser ?

Peut-être ce désir de mariage des  homo rappellera-t-il à l’ensemble de la société le désir de l’engagement profond, affiché,   qui s’établit devant Monsieur ou Madame Le Maire.
Peut-être alors de nombreux couples ne jetteront ils plus  leur parole aux orties au moindre manquement  avec la désinvolture qu’on sait être celle d’ aujourd’hui.

 Alors pourquoi ne pas reconnaître par le mariage, ce qui est un état  affirmé et responsable  ?


Comment Toi,  Jacqueline la catholique, diront certains,  tu balaies le caractère essentiel du mariage qui est fondé sur la différence sexuelle et la capacité d’engendrer  ?
Non, je ne balaie rien.
Nous sommes de l’ordre du vivant, et dans le genre humain, le mâle a besoin de la femelle et la femelle a besoin du mâle  pour procréer.
Pas d’enfants autrement, tout le reste n’est que de l’ordre de la manipulation génétique ou  du commerce des ventres et du don des gamettes.

Mais l’être n’est pas seulement un organisme sexué, il est beaucoup plus.
Par delà le sexe  il est un être doté de conscience, doté du « rouha » de Dieu, un être de relation.  Un être d’une grande dignité.
"L'être humain, dès sa conception, n'existe que dans les relations avec les autres, et (...) le christianisme assume pleinement cette réalité, avec ses dimensions corporelles et affectives" (Monique Hebrard - prêtres enquête sur le clergé d'aujourd'hui).

Comment penser qu'une relation  vécue intensément  pourrait être  dénaturée dans une sexualité homo ?
 Si vous saviez le don de Dieu. ! Vous n’auriez pas autant de réticences.
Qui peut dire, je suis le seul à savoir aimer ?

Alors marions les,  marions les, je crois qu’ils seront heureux ensemble …… dit la chanson.

A bientôt, cher Nathanel, je te souhaite beaucoup de bonheur.
  




vendredi 3 août 2012

ILS ONT FAIT LES CONS

Hier au soir, sur Arte la série des Kennedy.
Je l'ai suivie avec passion, tout un pan de ma vie.

Choc des images de foules haineuses résolument décidées à empêcher James Meredith-(1) , étudiant noir à intégrer l'université du Mississippi.

Je ne peux m'empêcher à faire un parallèle avec une conversation, fort amicale au demeurant, il y a plusieurs années auparavant avec un jeune prêtre. Nous étions alors  en pélé avec des jeunes des aumôneries sur la route de Venise.


J'abordais, à mon habitude l'oecuménisme, aspiration profonde et vécue, de ma spiritiualité.


"Pourquoi avoir freiné le rapprochement avec les réformés et spécialement les luthériens, alors que si peu de choses en fait nous séparent ? ". La réponse est tombée raide, sans concession :
" Ils ont fait les cons avec les femmes".
Ceci pour exprimer que ces Eglises ont confié des Ministères, jusque là réservés à des  hommes, à des femmes.
Je ne m'étendrai pas aujourd'hui sur la différence entre un Ministère luthérien , un mandat réformé et l'ordination dans les Eglises catholique et Orthodoxe.
Tout cela dépend de l'ecclésiologie de chacune de ces Eglises.

Mon propos, qui se veut court, s'attardera seulement sur le refus de la différence.

Ce refus si prégnant. Racine du mal de l'homme.

La différence, de race, de sexe d'opinion est toujours vécue me semble-t-il comme un élément de hiérarchie dans l'usage du pouvoir.
Faire entrer quelqu'un de différent,  jusque là "pensé comme différent" devient une atteinte intolérable à l'idée qu'on se fait de soi-même et  de son importance , une blessure   capable de faire régresser les intelligences les plus éclairées.

Ce fut  le cas de ce jeune prêtre, il était intelligent !
Mais comment intégrer, l'idée qu'une femme puisse recevoir ce sacrement de l'ordination et remettre en cause le choix exclusif des mâles pour conduire les affaire de l'Eglise, administrer les sacrements...
Comment accepter que les femmes qui prennent partout place, puissent aussi demander leur part dans le travail à accomplir ?

Un jour, un autre de ces jeunes m'a dit :
" J'ai peur pour les garçons, ils sont mal, les filles s'imposent partout".
Etrange vision des choses dans la pensée occidentale où le mérite et la compétence  priment  la différence.
Ce fossé qui ne cesse de s'agrandir entre une pensée profane et la pensée catholique ne serait  il pas plus dangereux que l'accès des femmes à tous les rouages des sociétés ?

On se surprend à s'étonner de voir ces images d'une foule déchaînée à l'idée qu'un noir puisse intégrer une universitée jusque là réservée aux blancs.
Pourtant c'était le temps de ma jeunesse, cela faisait la une de nos journaux de l'époque.

Lorsque le premier pas est fait, la première opposition balayée, on voit les bienfaits du courage.
Obama est il un mauvais président ?

Des anges passent sur la pointe des pieds.......


(1)Premier étudiant noir à intégrer l’université du Mississippi, James Meredith se fera l’un des combattants pour l’égalité civique dans son pays.

lundi 30 juillet 2012

L'air est léger ce matin

L'air est léger ce matin.

Lundi est  une porte ouverte sur l'imprévu de la semaine à venir.
Peu de choses sur l'agenda. Ce sont les vacances.

Tous sont partis !


 Comblée par la soirée d'hier avec Sony Rollins et son équipe magnifique, je ne peux me soustraire à la magie de cette soirée.





Comme un insecte malhabile , il a régné sur la scène,  grande chemise blanche sur  dos tordu et  jambes grêles.
Crinière et barbe blanche, lunette noires et  doigts nerveux. Du blanc et du noir sublimés d'or, le saxo qui ne fait qu'un avec le petit homme. Sa voix, son âme.

MARCIAC magnifique. Comme tous les soirs certainement, mais hier c'était mon soir. Pourrais je jamais oublier le serment d'amour au public, yeux dans les yeux, saxo offert, voix qui se penche pour mieux se donner ?
Non ! Chaque concert  nourrit ma mémoire  dans une suite de festins dont ma vie a été si gâtée.
Classique, jazz, latino, orientale, toutes les musiques nous réconcilient avec le "ciel" car elle nous réconcilient avec l'Homme.
N'est-ce pas Lanza del Vasto qui  a dit l'art offre à l'homme : " des choses plus réelles que les rêves et plus vraies que les réelles" choses qui "par le détour de l'irréel nous mènent à la vérité".
Encore un barbu, mais immense, patriarche déguigandé, disciple de Gandhi.


Rebondir.
Chassée,  la chaleur pesante, l'envie de s'oublier soi-même  pour résister à la pesanteur étouffante  qui broie l'âme et le coeur .

Vendredi, Toulouse a connu l'un de ses pics de chaleur dont elle a le secret. Je l'avais presque oubliée, cette "cagna d'enfer".
Pourquoi ai je choisi ce jour pour faire quelques courses !
Peu importe, "ELLE " était quand même si belle.


L'air est léger ce matin, une porte ouverte sur l'imprévu. Un psaume m'accueille sur le Net.
http://www.psaumedanslaville.org/psaume/date___2012-07-30

Pour moi, comme un bel olivier



dans la maison de Dieu, 
je compte sur la fidélité de mon Dieu,
sans fin, à jamais !


Mes enfants ont planté un olivier dans le jardin du Piquey. Quelle bonne idée.....

Bonne journée.

samedi 28 juillet 2012

COUCOU, voilà mon portrait.

Coucou,

Grâce à Google image, voilà enfin mon portrait.
Ne suis pas je pas un canard de belle apparence?
Ne vous fiez pas à mon calme apparent j'ai  l'oeil vif et de puissantes ailes qui ne demandent qu'à visiter les continents de la vie  .

Coin, coin... à bientôt.

l'incroyable esprit de soumission des femmes catholiques françaises est il réel ?

Dernier canard sauvage, le 9 Juin... bien paresseux ce canard ! Ou peut-être très occupé.

Prendre de la distance par rapport aux "choses", se laisser porter par la bonne humeur sécrétée par le pays qui m'héberge, jouir des rencontres et distiller la joie de tout simplement exister.
Bref, un temps de vacances, un temps de rencontres, un temps de découvertes..

Au sujet des découvertes ?

Un point important, trop souvent négligé par mes réflexions, l'incroyable esprit de  soumission des femmes catholiques françaises.

J'insiste, françaises ! Dans le pays des droits de l'homme, dans le pays qui a fait la révolution, elles gardent la tête couverte, une tête soumise.
Pas dans l'action, elles sont les piliers de cette Eglise. Il n'échappe à personne que sans elles, l'Eglise, la vraie, l'ecclesia  ne marcherait pas. Seule, la hiérarchie, appelons la l'Institution tournerait "manège" en rond, indéfiniment, de plus en plus désincarnée, de moins en moins entendue par la Société, image sur nos écrans cathodiques, de traditions exotiques et  passées.
Oui, les femmes dans cette Eglise jouent le rôle antique des "ventres", l'Institution leur doit le renouvellement des populations chrétiennes, et gloire à elles si elles font "sortir" un prêtre.
En échange, elles jouissent de prérogatives dans la marche des diocèses, reçoivent des lettres de missions toujours sous contrôle d'un prêtre.
Certes   ce n'est pas rien car cela représente un réel progrès de l'esprit de collaboration hommes/femmes, mais qu'en est-il de la reconnaissance de leur réelles capacités de responsabilité et de leur dignité ? 

Pourtant  lorsqu'on pose aux femmes  la question tellement évidente à notre époque où toute ségrégation tend à être abolie :
"Comment pouvez vous accepter d'être définitivement écartées de l'appel à l'ordination pour cause sexuelle ?"
Elles sont généralement ahuries. Cela va de soi. Ce n'est pas la place des femmes. Et lorsqu'on rétorque que certaines femmes se sentent appelées à cette place, un silence éloquent d'incompréhension s'installe. Incompréhension ou prudence ?

Il y a quelques jours, j'ai rencontré une dame fort sympathique, très investie dans le diocèse, ayant famille, et responsabilités professionnelles, rien de la figure compassée de la "grenouille de bénitier".

La question l'a laissée étonnée :
"Nous avons peut-être plus de pouvoirs ainsi" me répondit elle .
Certes, oui. J'en suis intimement convaincue.  Les femmes ont toujours, surtout dans les ménages modestes, joué un rôle considérable de gérante du budget de la famille malgré son incapacité légale, il y a encore peu, donc   de mineure à vie  tant dans la famille que dans la société.
Et aujourd'hui, l'Eglise fait partie des ménages modestes qui ne peuvent regarder au statut de celui ou celle qui oeuvre pour le bien commun.

Et pourtant les femmes ont un jour  demandé plus, le droit à la parole publique, le droit d'apporter leur pierre en toute responsabilité à la famille, à la société.
La société s'est adaptée, a reconnu un statut parental, a établi l'égalité entre le mari et l'épouse.
Et les choses ne s'en trouvent pas mal. Bien au contraire, pour démentir les voix pessimistes qui crient au désastre de la famille, je citerai mes expériences personnelles  de jeunes  couples sereins, féconds, qui oeuvrent à responsabilités égales et font face  en équipe aux difficultés du chemin.

Aujourd'hui dans l'Eglise catholique romaine, les femmes  demandent que soit abolie cette antique discrimination sexuelle qui les écarte sans raisons théologiques de l'ordination.

Y aurait il quelque chose d'incongru à cela ?

Hélas, le christianisme est encore vécu par grand nombres de catholiques comme un lieu où se vit la Foi en Jésus Christ, certes, mais aussi comme une adhésion inconditionnelle à une Institution. Or  comme toutes les Institutions sociales, elle est humaine, donc peut se tromper et se réformer.
Et l'Evangile dans tout cela ?
Jésus Christ a ouvert les portes et les fenêtres d'un monde religieux qui se sclérosait dans la pureté et le formalisme, il donné à chacun la dignité d'enfant de Dieu, il a donné à chacun la responsabilité.
Le Juif priait:
Merci de ne m'avoir pas fait naître femme.

A la question de Nicodème  Jn 3, 4-9
"Comment un homme pourrait-il naître s'il est vieux ? Pourrait il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître" ?
Jésus dit : " En vérité, en vérité, je te le dis : nul s'il ne naît d'eau et d'Esprit ne peut entrer dans le Royaume de Dieu". Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas si je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit."
Nicodème lui dit : "Comment peut-il se faire? ". 

L'institution est bien à l'image de Nicodème, disciple fidèle  de Jésus, mais dans l'incompréhension totale de dépasser les contingences physiques et biologiques, de réformer les antiques lois nées des nécessités de sociétés dépassées.
Même l'élan magnifique de Paul ne les traverse pas, " Il n'y a plus d'esclaves, d'hommes,  de femmes....ETC... c'est trop pour ces docteurs...

A la question que suis je à ma naissance ?  je réponds une femme.
A la question que suis je par mon baptême? je réponds je suis née à l'Esprit, et non, je suis entrée dans une organisation, même si je suis entrée dans un corps dont le Christ est la tête.



Et les femmes dans tout cela ?
Si elles ne se prennent pas en main et ne condamnent pas la discrimination qui les touche, qui le fera à leur place ?
Il n'est pas pour cela nécessaire que le désir d'être ordonné soit présent, il est nécessaire d'oeuvrer pour
que  les femmes en général, TOUTES les femmes, puissent avoir le LIBRE CHOIX.

Oui, hélas, même parmi les meilleures, les plus engagées, les plus fidèles, il y a cette antique soumission dont la Hiérarchie use et abuse.
Hélas, pour une raison qui m'échappe encore, la Femme est la meilleure ennemie de la Femme....
Mais, je sens que cela va changer. Quoi que, regardons en politique ce qui se passe ...

 Il y a du travail sur l'établi du charpentier de Nazareth, je sens qu'il a besoin d'une aide.

Alors ? Qui veut bâtir avec LUI  dans la Liberté ?

samedi 9 juin 2012

LES URNES

Souviens-toi Jacqueline de tous ces dimanches d'élection qui ont jalonné ta vie.
Souviens-toi Jacqueline de tous ces dimanches de ta vie de famille  que tu as sacrifiés.
Souviens toi du stress du dépouillement , de l'urne, des tours de présence  pour l'émargement, de ton nom représentant le ou la candidat,  des rencontres amicales ou bien agressives  avec les compétiteurs,  de tout ce qui fait la diversité et le bonheur de se frotter à l'autre.
Souviens-t'en,  car demain ce dix Juin, tu vas peut-être voir se dessiner ce que sera le deuxième tour : l'impensable, une France livrée pieds et poings liée, (mais est-elle vraiment  tellement consentante ?) à un seul parti d'opinion.
En effet, que sera le lendemain du deuxième tour si les socialistes l'emportent largement ? Une France dont tous les échelons de décisions seront socialistes et donc sans contre-pouvoir.
Est-ce cela que les Français ont réellement voulu ? Ou bien ont-ils surtout voulu voir partir N. Sarkozy ?
Vers quelle réponse les a-t-on poussés ?



Mes vieux amis s'inquiètent, notre terrain, nous le travaillons comme des paysans, avec patience et amour, nous le connaissons bien notre petit territoire comme  chaque citoyen engagé de France  connaît le sien. Nous n'avons jamais travaillé pour la gloire, celle-ci est réservée aux autres, ceux qui tiennent les leviers, grands ou petits, nous avons travaillé pour qu'un peu de lumière s'insinue entre les blocs qui au fil des décennies se sont gonflés au points d'occulter le paysage et d'en cacher toutes les richesses.

Mes vieux amis s'inquiètent de cette pauvreté d'un genre particulier  qui s'annonce.
Je m'en inquiète aussi, conséquence inéluctable de l'entêtement à garder un mode de scrutin, qui a répondu en son temps aux problèmes des français,  malgré tous les appels du Centre par la voix de François Bayrou à injecter une dose de proportionnelle afin de remédier aux   injustices et aux  injures faites  à la démocratie.
La droite paie aujourd'hui cet entêtement.
la gauche en paiera demain le prix.
En effet, détenir en ses mains tous les leviers de pouvoirs n'est pas facile, comment feront ils pour reporter sur l'autre, cet autre qui a disparu du paysage, toutes les difficultés  du moment ?
Les voix de la raisons pourront elles émerger de cet Iceberg socialiste dont nous voyons les attraits émerger sous les lumières complices des media, mais dont nous ignorons tout des profondeurs obscures.

La France, en ces temps de crise , en paiera le prix fort. HELAS !

Oui, Souviens t'en Jacqueline  car malgré tes déceptions, le feu qui doucement s'éteint, tu ne peux rester les doigts sur la clavier pour critiquer ou te féliciter de  tes soirées culturelles. Il faut entrer en résistance.

Une lumière .....
Beaucoup de femmes chez les centristes. Elles vont au feu. C'est difficile mais  c'est une excellente école.
Je ne le répéterai jamais assez, nous avons besoin de femmes pour légiférer et gérer.
Que nous nous retrouvions en queue des pays démocratiques  pour la participation féminine à la vie politique ne m'a jamais convaincue du désintérêt des femmes pour la politique et dans ce temps de crise, la réponse tombe claire et nette chez les centristes, quand tout semble perdu, seule les femmes apparaissent.
Une chance pour elles, une chance pour nous, montrons leur ce que nous sommes capables de faire.
Allez les "petites..." Nous travaillons pour demain.
A demain.


Musical

Qui  s’est inquiété pour moi : «  Tu pars à Auch ? tu ne t’ennuieras pas ? »
Après « Les claviers en Pays d’Auch », le 15° festival Eclat de voix.


Hier au soir, le 8 Juin ,  la « Flûte enchantée »  par l’Opéra éclaté.
Je connais les productions d’Olivier Desbordes et j’y ai reconnu tous ses travers mais aussi ses qualités d’adaptation au « terrain »
Un certain Don Giovanni a laissé, il y a bien longtemps,  ses traces de « bonheur  esthétique »  par la voix du rôle-titre.
En effet, Olivier Desbordes  donne « sa chance » aux jeunes talents et c’est bonheur car l’enthousiasme et la fraicheur vont bien à la musique de Mozart.

Hier au soir, donc, la fantaisie, le rythme endiablé de la Flûte ont sublimé la sécheresse voulue du décors  et de la pauvreté acoustique de la salle.
Certes, « le Mouzon »  n’est pas vraiment adapté aux voix lyriques,  mais même dans un hangar Mozart sait garder toute sa verve !

Deux voix très mozartiennes, un Tamino convaincant, mais un peu empoté qui   a besoin d’apprendre à se mouvoir et une belle et tragique Pamina qui s’est révélée  dans son désespoir amoureux du second acte. 
Je rêve d’une Marion Tassou en haut de l’affiche, nous avons besoin de voix françaises…
Ah la Reine de la Nuit ! Un petit bout de femme déguisée en pute,  mais superbe et assurée dans ses vocalises . Bien belle reine de la nuit cette Julie Mathevet !!!!

Certainement pas acclamé suivant mérite, alors qu’il se meut superbement, au  risque de choir  dans ses cabrioles, Jean Michel Ankaoua  incarne bien  cet être frustre et combinard  peu enclin à la sagesse et la modération, mais débordant de vitalité. Voix de qualité, réelle présence sur scène.
Et, et, et… mais je ne peux tous les énumérer. Bref, une surprise. Si vous passez par Saint Ceré ou voyez «  La flûte enchantée » à l’affiche, arrêtez vous, cette flûte  est par ses voix vraiment enchantée.

Les costumes ne manquent pas d’invention dans leur simplicité, mais vraiment pourquoi avoir déguisé la Reine de la Nuit en pute et Zarastro en travelo ?  Je n’ai pas compris le message et d’ailleurs ne le cherche plus.  Une rupture esthétique ?

A mon avis le manque de moyens requiert des choix plus simples dans leur lecture, le livret de Da Ponte et la musique de Mozart se suffisent à eux même,  je ne vois pas la nécessité d’un message qui est d’ailleurs un  contre-sens.
La Reine de la Nuit, une reine des putes ? Ouais ….
Zarastro  le " sage des trois temples"  de la Sagesse, de la Raison et de la Nature , travello ?
Il y a quelques fois des masturbations de neurones dont se passeraient les œuvres et le public.
Ce soir « Les Eléments » à la cathédrale.  Une vieille connaissance aussi….
MUSICAL...


Qui  s’est inquiété pour moi : «  Tu pars à Auch ? Tu ne t’ennuieras pas ? »


Eglise de DURAN , le 12 Mai.
Une soirée inoubliable, une de celles qu’on garde au chaud pour les mauvais jours.
Je n’avais rien à  faire ce soir là. Pas d’invitation en vue. Je ne savais rien de ce  festival « Claviers en Pays d’Auch ». Les rumeurs politiques occupaient toute la scène… Bref, seul  le nom de BACH a retenu mon attention.

BACH.  Le trésor de ma vie, le geste d’apaisement à l’âme « tourmentée », le signe d’Espérance  dans ce qu’elle a de plus sublime et de plus humain à la fois.  L’ami qui ne trahit jamais.


J’ai été irrésistiblement attirée. Bien m’en a pris.

Trouver DURAN d’abord. Ce n’est pas difficile, mais j’ai tout à découvrir dans cette nouvelle vie.
Une petite église charmante. Une soirée douce. Un public attentif et mélomane et…un clavecin, copie du seul instrument authentiquement baroque, témoin du grand Bach.
Pour la petite histoire, cet instrument pourrit dans les réserves du Musée de Lourdes, et seule la foi d’un facteur  contemporain  ( dont j’ai hélas oublié le nom - Ah la mémoire !!!) a pu nous réserver cette surprise de taille).


Et deux grands :Nima BEN DAVID  à la viole de gambe et Pierre TROCELLIER  au clavecin (qui avait offert son cachet à Duran.)
Le Gers a des charmes puissants… dont on ne saurait se plaindre.

Un rendez-vous rare, une rencontre entre deux artistes hors normes… propose le catalogue.
Nous n’avons pas été trompés. Quelle soirée !!!!!!


Cathédrale d’Auch, le 13 Mai…

Au cœur de cette matinée musicale  le Grand-Orgue Jean de Joyeuse ( 1694), un des joyaux du patrimoine organistique précise le catalogue.  C’est vrai.
Dans sa mallette aux trésors, la cathédrale recèle les magnifique vitraux  d’Arnaud de Moles, ses stalles sculptées et le Grand-Orgue Jean de Joyeuse que la distance qui sépare la ville d’Auch des grands centres de la facture française a préservé.
Ceci  explique que la cathédrale ait pu conserver, aux XVIIIe et XIXe siècles, son instrument à peu près tel qu’il était sorti des mains de Jean de Joyeuse. A voir et écouter.
Les fidèles de la cathédrale ne s’en lassent pas.

Programme très baroque avec en incise une création de Colin Roche " Après crâne craquelé reste cuir" (  le bien nommé,  il ne restait pas grand chose ) en hommage à André Raison, son illustre prédécesseur (1714)

dimanche 6 mai 2012

Deuxième tour. MoDem où es tu ? Le grand abandon des élus de Midi-Pyrénées.




Il y a déjà plusieurs jours, dès l'annonce du ralliement de François Bayrou,  nous savions que cette soirée serait celle de l'alternance.Celle-ci ne m'alarme guère, et les deux candidats ont fait la preuve dans l'échec comme dans le succès que désormais dans notre classe politique il en est qui savent vivre " l'esprit de la démocratie".

Pas de diabolisation, pas d'acharnement. C'est nouveau et c'est à mettre en exergue.


Pour moi c'est bien, c'est grand. Pour moi c'est ainsi que je vois la politique.

Par contre ce soir, je suis triste pour le MoDem, pour tous ces élus abandonnés par François Bayrou à leur sort dans des régions où il est presque difficile de respirer si l'on n'est  pas socialiste.
Il leur a été beaucoup demandé, ils ont mouillé leur chemise, se sont battus pour gagner des mandats et se battront encore. Mais désormais dans quelles conditions ?





Je respecte les convictions de François Bayrou, elles sont honorables. Mais il n'est pas seul. 

Tout, se construit sur le dévouement des hommes de terrain. Les idées prennent chair par des prises de responsabilités dans nos villes, dans nos circonscriptions.

Les dégâts collatéraux du ralliement personnel de Bayrou à Hollande seront donc pour toutes les énergies centristes de Midi Pyrénées à la mesure de cette décision. Nous aurons bien des années de patience à endurer avant de reconstruire la confiance de nos concitoyens en nos idées et propositions.


J'ai connu un moment terrible en 2007, je lui suis à ce moment là restée fidèle.
Mais deux fois c'est une fois de trop et je me désolidarise totalement de Lui.
"Paris vaut bien une messe" a dit son modèle Henry IV .
Je me demande ce qui a bien valu cet abandon de son aile droite et l'abandon des élus de notre région.



Toute la blogosphère de Midi Pyrénées des MoDem de gauche tresse des couronnes à François Bayrou, et loue son courage et la rigueur de son éthique.


Je leur pose ces questions :
Votre engagement politique se joue-t-il par quelques joutes oratoires dans les quelques m2 de la permanence du parti? Ou bien se joue-t-il dans nos villes, nos circonscriptions régionales avec les conditions particulièrement difficiles qu'il est  inutile d'exposer tant elles sont connues.
D'autre part,"pour vous, être généreux, aimer la France et les Français, c'est devenir socialistes ? Il n'y aurait donc pas de salut moral hors le parti socialiste ?
Alors que ne les aviez vous ralliés avant  !

Croyez vous donc que nous soyons racistes, égoïstes, revanchards ( je me demande de quoi ) enfermés dans une philosophie de la frontière (?), dans la défense du riche, du mépris du pauvre ?


Et si nous étions seulement convaincus que l'analyse de François Bayrou était une analyse juste, que tout ce qu'il a dit du programme de Hollande était vrai, que ce dernier ne positionnerait pas la France dans la modernité ?
Oui, si ce n'était que cela ?
Peut-être avons nous, à vos yeux, écouté beaucoup trop attentivement le programme de François
BAY
ROU et y avons nous naïvement cru!

mercredi 2 mai 2012

Coup de gueule....




Cher François Bayrou,





Je vous suis fidèle
depuis des décennies.


Ce fut parfois un vrai chemin de chèvres sur une ligne de crêtes et j'ai cru m'y essouffler.
Mais je suis restée car je le savais bon pour la France et les français.
Aujourd'hui, les prises de position  qui se croisent sur la toile me laissent perpl
exe, êtes vous toujours le capitaine de ce navire? Qui tient de gouvernail, qui s'occupe des voiles...


Ces prises de position ne m'influenceront pas. Les centristes sont des "personnes libres et responsables". Je serai donc libre et responsable comme je l'ai toujours été.
Mais il me faut un certain sang froid, je vous l'avoue, pour rester dans un parti où tout le monde parle et clame à tous vents ses choix avant que vous ne vous soyez positionné.

D'ailleurs ce choix je l'ai déjà fait. Et moi aussi, je vais le dire... N'en déplaise aux uns et aux autres, je voterai pour celui dont le programme économique sera le plus près du votre.
Le reste n'est que propagande, elle se répand dans les deux camps.
Et comme toute propagande elle ne relève pas le niveau de réflexion politique des électeurs.En effet, les paroles passent, les réalités économiques sont têtues et le seront longtemps.

Alors pourquoi écrire ce choix ?
Parce que certaines idées véhiculées sur la toile me gênent. On parle de division, d'union,  de candidat de division, de candidat d'union.....
Division ? Vous avez dit division  ? 
Union  ?  Selon vous, l'union serait donc  d'être tous socialistes, à travers tous les échelons des institutions françaises ?

Unité ou totalité ? Pensée "totale"- "globale" ? Définissez votre pensée.
Moi, je n'ai jamais oublié ce jour où, à Toulouse, abandonné par ses troupes et bien seul sur l'estrade,  François, digne, vrai, habité a lancé :
" Quand on pense tous la même chose c'est qu'on ne pense pas !" ( pardon François ma mémoire n'est pas toujours fiable et ce n'est pas du mot à mot ).
J'ai aimé et vous ai suivi.

Autre réflexion  :
 Comment allons nous, chers militants  vivre la troisième mi-temps ? Le temps des législatives ?
Croyez vous que cette France entièrement socialiste aura besoin d'un allié supplémentaire centriste ?
Comment allons nous négocier cela ?
Car la politique est d'abord réalisme.
Mais, je sais être aussi idéaliste, et dans ce pays qui semble voué à se réfugier dans les extrêmes, je vous pose la question : "
ne pensez vous pas que notre existence au Centre puisse être une réponse positive pour la France et les français " ?

Comment allons gagner des villes, regagner des Régions, des départements ?
C'est cela "faire de la politique" en démocratie : donner au peuple des outils pour instaurer  un dialogue, une alternative, une alternance.
   
Mais le danger n'est pas où on croit le voir. Il est dans la démission de la pensée politique.
Des militants politiques  qui se laissent mener par les choix de ses media mettent  en danger l'idée même du "faire de la politique".
Pour le militant,  puissant ou simple pion , la base même de l'action politique  repose sur une réflexion nourrie et partagée,  construite sur  le courage d'aller à contre courant, de parler au risque de déplaire.
Si nous ne sommes pas capables de faire cela, il faut se démettre.

Il y a eu abus de pouvoir des media. Je ne les stigmatise pas, je constate. Je l'ai constaté lors des débats du premier tour.
Il y a eu enivrement, fuite en avant dans un jeu virtuel.  Il y aura des repentirs.
En effet, les journalistes - que je respecte profondément, pas de démocratie sans eux - sont là pour nous informer non pour nous "configurer".
Mais l'abus constaté, n'excuse pas de se laisser mener  par le bout du nez.
J'entre donc en réaction. En fait cette campagne n'aura été qu'un vote de "contre- à- contre " .
C'est triste...

Cher François, je connais votre sagesse et je m'en inspire souvent. Un philosophe cultivé , c'est vraiment ce dont nous avons besoin dans cette chienli, et durant cette campagne, par votre discours  nourri  et sans complaisance . vous avez montré de réelles qualités de chef d'état. 
Je vous garde ma confiance.

Et vous dis mon amitié.