Je l'ai suivie avec passion, tout un pan de ma vie.
Choc des images de foules haineuses résolument décidées à empêcher James Meredith-(1) , étudiant noir à intégrer l'université du Mississippi.
Je ne peux m'empêcher à faire un parallèle avec une conversation, fort amicale au demeurant, il y a plusieurs années auparavant avec un jeune prêtre. Nous étions alors en pélé avec des jeunes des aumôneries sur la route de Venise.
J'abordais, à mon habitude l'oecuménisme, aspiration profonde et vécue, de ma spiritiualité.
"Pourquoi avoir freiné le rapprochement avec les réformés et spécialement les luthériens, alors que si peu de choses en fait nous séparent ? ". La réponse est tombée raide, sans concession :
" Ils ont fait les cons avec les femmes".
Ceci pour exprimer que ces Eglises ont confié des Ministères, jusque là réservés à des hommes, à des femmes.
Je ne m'étendrai pas aujourd'hui sur la différence entre un Ministère luthérien , un mandat réformé et l'ordination dans les Eglises catholique et Orthodoxe.
Tout cela dépend de l'ecclésiologie de chacune de ces Eglises.
Mon propos, qui se veut court, s'attardera seulement sur le refus de la différence.
Ce refus si prégnant. Racine du mal de l'homme.
La différence, de race, de sexe d'opinion est toujours vécue me semble-t-il comme un élément de hiérarchie dans l'usage du pouvoir.
Faire entrer quelqu'un de différent, jusque là "pensé comme différent" devient une atteinte intolérable à l'idée qu'on se fait de soi-même et de son importance , une blessure capable de faire régresser les intelligences les plus éclairées.
Ce fut le cas de ce jeune prêtre, il était intelligent !
Mais comment intégrer, l'idée qu'une femme puisse recevoir ce sacrement de l'ordination et remettre en cause le choix exclusif des mâles pour conduire les affaire de l'Eglise, administrer les sacrements...
Comment accepter que les femmes qui prennent partout place, puissent aussi demander leur part dans le travail à accomplir ?
Un jour, un autre de ces jeunes m'a dit :
" J'ai peur pour les garçons, ils sont mal, les filles s'imposent partout".
Etrange vision des choses dans la pensée occidentale où le mérite et la compétence priment la différence.
Ce fossé qui ne cesse de s'agrandir entre une pensée profane et la pensée catholique ne serait il pas plus dangereux que l'accès des femmes à tous les rouages des sociétés ?
Pourtant c'était le temps de ma jeunesse, cela faisait la une de nos journaux de l'époque.
Lorsque le premier pas est fait, la première opposition balayée, on voit les bienfaits du courage.
Obama est il un mauvais président ?
Des anges passent sur la pointe des pieds.......
(1)Premier étudiant noir à intégrer l’université du Mississippi, James Meredith se fera l’un des combattants pour l’égalité civique dans son pays.
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