vendredi 17 août 2012

le mariage homosexuel ...


Cher  Nathanaël, « Don de Dieu » , 
celui dont on ne sait ce qu’il a fait, mais seulement qu’il a été appelé par Jésus pour être son disciple nous dit l’évangile de  Jean  1,45-51… 
Qui est donc ce Nathanael au nom si beau  et pourtant si discret ?

Je  t ’écris, cher ami homo, à ce nom que je te donne in petto,  car pour t’avoir côtoyé durant de longues années, avoir été ton ami,  avoir travaillé avec toi,  je me réveille aujourd’hui dans la labyrinthe d’un débat bien  sérieux sur le mariage homosexuel,   ne sachant en fait rien de  Toi  et  peut-être si peu de choses des raisons profondes  de ceux qui  s’opposent à Toi et à ta liberté.

C’est cela le débat, on y rentre plein d’assurance,  on en sort le cœur humble. Les grandes évolutions de société sont le fruit  d’ opinions contradictoires,  mais qui toutes portent en soi la responsabilité de  construire la vie des hommes . Et dans l’honnêteté de son cœur, à l’heure des choix,  tout cela pèse lourd.

Alors qui es tu Nathanael ?  Qui es tu cet  « Autre » par rapport à moi-même,  toi qui préfère ton semblable à l’aventure de la découverte du sexe opposé ?

Je ne sais pas. Rien en moi, dans mes gênes, dans mes expériences sexuelles  ne peut y répondre, mais mon cœur, me crie « aime le, aime la, donne lui son bonheur, il l’a bien mérité » J’avais presque envie d’écrire :" il le vaut bien"….Et je n’ai jamais rien su refuser à mon cœur.
D’ailleurs la plus grande de mes attentes, n’est elle pas d’être aimée et acceptée comme je suis ?

Tu le sais Nathanael, je condamne l’homophobie, avec force.
Elle  n’est que le fruit de l’ignorance et de la paresse intellectuelle.
Mais   quelle longue ignorance !!!!
Des siècles de rejets, de mariages arrangés pour  « sauver la face » aux yeux du monde, des siècles où cette « différence » cassait toute possibilité d’avancement professionnel, où l’homosexualité affichée ne se pouvait être  que privilège  de riches,  de puissants ou artistes en marge .
Pourtant quelle profusion de richesse au service de l'humanité ! Rimbaud, Yourcenar, Gide, Cocteau, ETC…la liste est longue.

Certains ont dit   : l’homosexualité est une maladie.
 Par le passé, la psychiatrie s’est essayée à guérir les personnes homosexuelles par toutes sortes de méthodes souvent agressantes et aberrantes. Mais on a aussi essayé la castration, l’hystéroctomie, la lobotomie et diverses drogues.

OUF......WOUHA!!!!!

NON, l’homosexualité n’est ni un symptôme, ni une structure pathologique.
Dès lors qu’il y a possibilité d’acceptation et d’intégration par l’entourage, la vie homosexuelle peut s’avérer structurante, opérante et donner équilibre au fonctionnement  psychique  ( orientation homosexuelle et vie chrétienne. P.16 ).
Toutes les recherches récentes montrent qu’il est presque impossible de changer l’orientation sexuelle, même quand une personne le demande. écrit Castaneda Marina – Comprendre l’homosexualité- Robert Laffont, 1999 , p.28.
C'est donc bien qu'il s'agit d'un état affirmé.


Un jour, il y a bien longtemps, à la révélation de plusieurs cas d’homosexualité dans une même famille, on m’a demandé :
«  Que feriez vous si votre fils était homo ? »
Je suis restée un interloquée, je ne m’étais pas posé la question, l’enfant avait à peine douze ans.
Mais  l’évidence s’est imposée, je l’aimerais, il est mon fils, j’assumerais sa différence, et surtout je ne le ferais pas souffrir pour cette raison.

Car enfin, Nathanael,  pourquoi faire tant de bruit pour si peu de chose ?
Font il ils du mal ces amoureux que l’on croise, vieux couple attentif à ne pas se faire trop remarquer. On les imagine jeunes, à l’heure du choix  lorsque peut-être s’est  déjà installée la souffrance de n’être pas acceptés comme tels   par la société, tolérés certes  mais pas reconnus. Comme des  étrangers chez eux,  exclus des  tables familiales. On était dur autrefois dans la petite bourgeoisie.
Font elles du mal ces jeunes femmes chargées d’enfants que l’on croise sur les lignes de l’Europe du Nord ?

Alors pourquoi leur refuser la joie de pouvoir concrétiser leur union, de proclamer leurs solidarités  respectives  à la face de la société ?
Pourquoi  refuser aux humbles  d’accéder à la liberté de ceux à qui  le pouvoir et l’argent  peuvent tout donner.

Le mariage est plus qu’un contrat, Nathanael, c’est le désir de s’engager l’un envers l’autre dans les bons jours comme dans les mauvais jours, dans la joie et dans la peine.
Il me plait de te faire confiance, d’avoir foi en toi, de respecter ta liberté et de te donner les moyens de  montrer ton sens des responsabilités.
D’ailleurs au nom de quoi, pourrais-je te le refuser ?

Peut-être ce désir de mariage des  homo rappellera-t-il à l’ensemble de la société le désir de l’engagement profond, affiché,   qui s’établit devant Monsieur ou Madame Le Maire.
Peut-être alors de nombreux couples ne jetteront ils plus  leur parole aux orties au moindre manquement  avec la désinvolture qu’on sait être celle d’ aujourd’hui.

 Alors pourquoi ne pas reconnaître par le mariage, ce qui est un état  affirmé et responsable  ?


Comment Toi,  Jacqueline la catholique, diront certains,  tu balaies le caractère essentiel du mariage qui est fondé sur la différence sexuelle et la capacité d’engendrer  ?
Non, je ne balaie rien.
Nous sommes de l’ordre du vivant, et dans le genre humain, le mâle a besoin de la femelle et la femelle a besoin du mâle  pour procréer.
Pas d’enfants autrement, tout le reste n’est que de l’ordre de la manipulation génétique ou  du commerce des ventres et du don des gamettes.

Mais l’être n’est pas seulement un organisme sexué, il est beaucoup plus.
Par delà le sexe  il est un être doté de conscience, doté du « rouha » de Dieu, un être de relation.  Un être d’une grande dignité.
"L'être humain, dès sa conception, n'existe que dans les relations avec les autres, et (...) le christianisme assume pleinement cette réalité, avec ses dimensions corporelles et affectives" (Monique Hebrard - prêtres enquête sur le clergé d'aujourd'hui).

Comment penser qu'une relation  vécue intensément  pourrait être  dénaturée dans une sexualité homo ?
 Si vous saviez le don de Dieu. ! Vous n’auriez pas autant de réticences.
Qui peut dire, je suis le seul à savoir aimer ?

Alors marions les,  marions les, je crois qu’ils seront heureux ensemble …… dit la chanson.

A bientôt, cher Nathanel, je te souhaite beaucoup de bonheur.
  




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