Prendre de la distance par rapport aux "choses", se laisser porter par la bonne humeur sécrétée par le pays qui m'héberge, jouir des rencontres et distiller la joie de tout simplement exister.
Bref, un temps de vacances, un temps de rencontres, un temps de découvertes..
Au sujet des découvertes ?
Un point important, trop souvent négligé par mes réflexions, l'incroyable esprit de soumission des femmes catholiques françaises.
J'insiste, françaises ! Dans le pays des droits de l'homme, dans le pays qui a fait la révolution, elles gardent la tête couverte, une tête soumise.
Pas dans l'action, elles sont les piliers de cette Eglise. Il n'échappe à personne que sans elles, l'Eglise, la vraie, l'ecclesia ne marcherait pas. Seule, la hiérarchie, appelons la l'Institution tournerait "manège" en rond, indéfiniment, de plus en plus désincarnée, de moins en moins entendue par la Société, image sur nos écrans cathodiques, de traditions exotiques et passées.
Oui, les femmes dans cette Eglise jouent le rôle antique des "ventres", l'Institution leur doit le renouvellement des populations chrétiennes, et gloire à elles si elles font "sortir" un prêtre.
En échange, elles jouissent de prérogatives dans la marche des diocèses, reçoivent des lettres de missions toujours sous contrôle d'un prêtre.
Certes ce n'est pas rien car cela représente un réel progrès de l'esprit de collaboration hommes/femmes, mais qu'en est-il de la reconnaissance de leur réelles capacités de responsabilité et de leur dignité ?
Pourtant lorsqu'on pose aux femmes la question tellement évidente à notre époque où toute ségrégation tend à être abolie :
"Comment pouvez vous accepter d'être définitivement écartées de l'appel à l'ordination pour cause sexuelle ?"
Elles sont généralement ahuries. Cela va de soi. Ce n'est pas la place des femmes. Et lorsqu'on rétorque que certaines femmes se sentent appelées à cette place, un silence éloquent d'incompréhension s'installe. Incompréhension ou prudence ?
Il y a quelques jours, j'ai rencontré une dame fort sympathique, très investie dans le diocèse, ayant famille, et responsabilités professionnelles, rien de la figure compassée de la "grenouille de bénitier".
La question l'a laissée étonnée :
"Nous avons peut-être plus de pouvoirs ainsi" me répondit elle .
Certes, oui. J'en suis intimement convaincue. Les femmes ont toujours, surtout dans les ménages modestes, joué un rôle considérable de gérante du budget de la famille malgré son incapacité légale, il y a encore peu, donc de mineure à vie tant dans la famille que dans la société.
Et aujourd'hui, l'Eglise fait partie des ménages modestes qui ne peuvent regarder au statut de celui ou celle qui oeuvre pour le bien commun.
Et pourtant les femmes ont un jour demandé plus, le droit à la parole publique, le droit d'apporter leur pierre en toute responsabilité à la famille, à la société.
La société s'est adaptée, a reconnu un statut parental, a établi l'égalité entre le mari et l'épouse.
Et les choses ne s'en trouvent pas mal. Bien au contraire, pour démentir les voix pessimistes qui crient au désastre de la famille, je citerai mes expériences personnelles de jeunes couples sereins, féconds, qui oeuvrent à responsabilités égales et font face en équipe aux difficultés du chemin.
Aujourd'hui dans l'Eglise catholique romaine, les femmes demandent que soit abolie cette antique discrimination sexuelle qui les écarte sans raisons théologiques de l'ordination.
Y aurait il quelque chose d'incongru à cela ?
Hélas, le christianisme est encore vécu par grand nombres de catholiques comme un lieu où se vit la Foi en Jésus Christ, certes, mais aussi comme une adhésion inconditionnelle à une Institution. Or comme toutes les Institutions sociales, elle est humaine, donc peut se tromper et se réformer.
Et l'Evangile dans tout cela ?
Jésus Christ a ouvert les portes et les fenêtres d'un monde religieux qui se sclérosait dans la pureté et le formalisme, il donné à chacun la dignité d'enfant de Dieu, il a donné à chacun la responsabilité.
Le Juif priait:
Merci de ne m'avoir pas fait naître femme.
A la question de Nicodème Jn 3, 4-9
"Comment un homme pourrait-il naître s'il est vieux ? Pourrait il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître" ?
Jésus dit : " En vérité, en vérité, je te le dis : nul s'il ne naît d'eau et d'Esprit ne peut entrer dans le Royaume de Dieu". Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas si je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit."
Nicodème lui dit : "Comment peut-il se faire? ".
L'institution est bien à l'image de Nicodème, disciple fidèle de Jésus, mais dans l'incompréhension totale de dépasser les contingences physiques et biologiques, de réformer les antiques lois nées des nécessités de sociétés dépassées.
Même l'élan magnifique de Paul ne les traverse pas, " Il n'y a plus d'esclaves, d'hommes, de femmes....ETC... c'est trop pour ces docteurs...
A la question que suis je à ma naissance ? je réponds une femme.
A la question que suis je par mon baptême? je réponds je suis née à l'Esprit, et non, je suis entrée dans une organisation, même si je suis entrée dans un corps dont le Christ est la tête.
Et les femmes dans tout cela ?
Si elles ne se prennent pas en main et ne condamnent pas la discrimination qui les touche, qui le fera à leur place ?
Il n'est pas pour cela nécessaire que le désir d'être ordonné soit présent, il est nécessaire d'oeuvrer pour
que les femmes en général, TOUTES les femmes, puissent avoir le LIBRE CHOIX.
Oui, hélas, même parmi les meilleures, les plus engagées, les plus fidèles, il y a cette antique soumission dont la Hiérarchie use et abuse.
Hélas, pour une raison qui m'échappe encore, la Femme est la meilleure ennemie de la Femme....
Mais, je sens que cela va changer. Quoi que, regardons en politique ce qui se passe ...
Il y a du travail sur l'établi du charpentier de Nazareth, je sens qu'il a besoin d'une aide.
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