Dans les grands débats de société, je sens une sorte de fléchissement face à toutes les grandes
questions posées et laissées sans réponse. Peut-être un fléchissement dû à l'idée
qui petit à petit s'installe, qu'il n'y a plus rien à faire qu'à attendre que
tout s'effondre.
C'est visible dans notre société, cela l'est encore plus dans
l'Eglise.
Pourtant, je reste - en ce qui me concerne - dans une approche diamétralement opposée,
convaincue que c'est lorsque nous pensons" tout foutu", qu'il faut
garder une parole capable d'ouvrir les chemins à l'Esprit.
Car premièrement rien n'est JAMAIS foutu, ce n'est que notre propre
finitude que nous voyons non celle improbable du monde ou de la société, et
deuxièmement il y a un orgueil effarent à considérer que si les choses ne se
passent pas comme on le pense, c'est qu'elles ne peuvent être que
mauvaises.
Habitée par ma réflexion sur la place de la femme dans l'Eglise, je
continue, "bon-an-mal- an", mon petit bout de chemin.
C'est fou, je le sais, mais je le continue presque tranquillement, à
mon rythme et découvre chaque jour quelque chose de nouveau.
Par exemple, aujourd'hui, le contresens apparent de notre doctrine
catholique qui sur ce sujet fait peser la seule tradition pour clore la requête des femmes.
Rigidité d'un refus qui gèle le débat en opposition au Nouveau Testament parcouru de bout en bout par le mouvement.
Jésus loin de négliger ou contredire la Loi est venu l'accomplir, la dépasser, lui donner un mouvement de libération pour elle-même et libératoire pour
l'Homme.
Si l'on clos le débat, si on ferme un dossier à peine entrouvert, c'est que pour l'Eglise la
question est sans réponse, ou bien qu'elle s'arroge le pouvoir d'être la seule à pouvoir
trancher sans rien écouter ou voir des signes du temps.
Serait-ce donc qu’elle
contraint Dieu, l'Esprit ?
Peut-être a-t-elle raison, on ne bouscule pas deux mille ans de
tradition dans l’irresponsabilité de trop de hâte ? Mais en bouclant la question elle se donne tors.
Elle fige le mouvement. Elle construit Babel, une seule voix, un seul langage....pour arriver jusqu'aux cieux...
Elle fige le mouvement. Elle construit Babel, une seule voix, un seul langage....pour arriver jusqu'aux cieux...
La réponse de Dieu à Babel est simple : dispersion, multiplicité des langues,
la rencontre sous la tente d'un couple , rencontre de la fragilité de la cellule de base en opposition à un système performant et totalitaire.
Un homme et une
femme....Abram et Saraï ! Pas terribles, ces deux là, des humains comme toi et
moi. Une servante pour satisfaire le Maître, qu'on renvoie lorsqu'on n'en a
plus besoin...La beauté de Saraï livrée à Pharaon dans sa jeunesse pour ne pas
être tué... Tout ça ce n'est pas super-super.
Mais ils sont accueillants et attentifs à l'Autre. Dotés d’une capacité d’ accueil qui permet d'intégrer l'inimaginable , d'engendrer une
postérité malgré la stérilité de la femme....
"Tu as ri."
"Tu as ri."
Oui, on peut rire devant l'inimaginable. Je trouve même que c'est une saine réaction.
Un homme et une femme capables d'engendrement sur le très tard de leur vie ( tu te rends compte ) Abraham et Sarah,( tiens ils ont changé de nom ! ) dont la postérité est aussi innombrable que les étoiles dans le ciel.
Un homme et une femme capables d'engendrement sur le très tard de leur vie ( tu te rends compte ) Abraham et Sarah,( tiens ils ont changé de nom ! ) dont la postérité est aussi innombrable que les étoiles dans le ciel.
Je suis "travaillée" par l'idée d'engendrement, de
fécondité, de ces notions qui depuis la Genèse traversent les Ecritures et qui
sont le propre de la relation, cette notion si complexe et pourtant si
riche pour notre avenir.
Nous sommes en panne d'engendrement = nos sociétés, notre Eglise pataugent, vieillissent, se sclérosent, ne laissent pas aux jeunes la possibilité de trouver les solutions, leur imposent d'une manière insidieuse un langage convenu incapable à terme de créativité
, les incitent à se tourner vers les solutions du passé.
, les incitent à se tourner vers les solutions du passé.
Revoir sa copie en ce qui concerne la place des femmes est-ce impossible à envisager dans les arcanes du pouvoir catholique romain ?
On ne demande pas de résultats immédiats, mais ouvrir le dossier, entamer un débat, serait il du domaine de l'impensable ?
Pour accueillir, il faut rester sur le pas de la porte, devant la tente. Peut-être nos "Saints ministres" sont ils trop enfermés par crainte des contagions.
Hélas à terme, on manque d'oxygène !
Hélas à terme, on manque d'oxygène !
I
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