jeudi 28 mars 2013

JEUDI-SAINT- 28 Mars 2013- AUCH




Auch, ce soir du 28 Mars 2013.

La France entière écoute le Président de la Républque.

La cathédrale Saint Marie  est à moitié pleine.
Beaucoup de femmes, mais aussi  des hommes jeunes.
Quelques enfants, il n’est que 20h30.

Nous fêtons le dernier repas, l'institution de l'Eucharistie. L'Apôtre Jean s'est souvenu du geste étonnant de Jésus qui, ce soir là,  s'est ceint d'un tablier et a lavé les pieds de ses disciples au grand dam de Pierre...qui ne comprenait pas.
Depuis, le Jeudi Saint, chaque célébrant lave les pieds de quelques personnes. Généralement se sont des hommes.

Les grandes orgues du XVII ème...
Recueillement, simplicité....


Le cortège s’avance , les servants d’autel en tête puis , surprise, des petites filles, des femmes de tous âges, des handicapés et deux hommes.
Tout à l’heure l’Evêque leur lavera les pieds.
Des femmes, des petites filles....

Jamais, je l’atteste, je n’ai vécu cette liturgie avec autant d’émotion, les larmes m’en coulent encore.
Le peuple en son entier, hommes et femmes,  recevait les marques de la tendresse de Dieu penché sur leurs pieds de misère.

Le monde est paralytique , le monde souffre, le Seigneur vient laver nos pieds qui marchent du mauvais pas..
Le monde est violent,  la concurrence est  exacerbée, le Seigneur ceint son tablier de service.

Sur les écrans des maisons de la ville,  un Président cherche à rassurer. La peur étreint les uns et les autres.
Ce soir, Monseigneur Maurice GARDES,  Evêque d’ AUCH nous a donné dans sa cathédrale    un signe puissant  de l’amour du Père.
Par ces quelques femmes, ces petites filles acceptées dans la liturgie il a chassé le refus et   le mépris pour les femmes,  effacé  les mots de dédain lus ces derniers jours  sur le net.

Oubliés les hommes de division qui  s’inquiétaient  que le Pape put laver les pieds d’une femme.
Elle furent deux, dont une jeune musulmane.
Signe encore…..donné au monde cette fois.

L’amour règne sans partage ce soir sur l’Eglise toute entière.
Le Seigneur se fait notre Serviteur, soyons les serviteurs de tous.  Multiplication de petits gestes, de petits signes et la terre entière est rassasiée.


Que la bonté des Hommes est belle !
Que la bonté des Hommes ressemble à Dieu !

Merci Maurice, Merci François.



lundi 25 mars 2013

Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l'Intérieur...




Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Monsieur le Préfet de Police de Paris,
Monsieur le Maire de Paris,




Vous avez si bien fait, qu’une modérée, amie des homos,  qui n’a pas défilé ni la première fois, ni dimanche dernier, prendra le train la troisième fois.

Il y a longtemps, que je n’avais pas vu de violences perpétrées sur des manifestants sans défense et ce n’est pas votre pitoyable prétexte de possibles violences d’extrême droite qui pourraient excuser ce manque criant de démocratie.

Y aurait il donc autant de militants d’extrême droite en France ?
Je suis peut-être naïve, mais je vois surtout sur les photos des gens tout à fait ordinaires ( pardon pour eux ) 

Je ne vous remercie pas,  Messieurs, car la République ne sort pas grandie de ces évènements.
Même si vous les minimisez, aussi petites seraient elles,  ces violences sont en trop.
Je ne vous remercie pas car en fait j’en arrive à avoir honte de mon pays.

Est-ce un crime que ne pas abonder dans le sens de la loi ?
Vous criez à l’homophobie, à quoi devrais je crier ?  A l’intolérance ?   N'ont ils pas le droit de penser différemment ?

Je vous l’ai dit je suis une amie des homo et je pense que vous ne leur rendez pas service.
Faudrait il des blindés pour les protéger ?
Personne ne leur refuse leurs droits, alors que vous refusez d’écouter les opposants à une loi qui n’est pas encore votée et qui pourrait être amendée  lors de son passage au Sénat.
Une loi qui porte des effets que d'aucuns jugent redoutables pour la filiation .

De quoi avez vous donc peur ?
Avez vous peur du Peuple ?
Ne serait il pas de votre compétence que d'aider les gens à s'exprimer dans la liberté et de votre responsabilité de les écouter ?


Jacqueline LACH_ANDREAE

dimanche 24 mars 2013

Quand on se shoot "au Pape"…..




J’ai été heureuse de l’annonce  = «  Habamus Papam » !  
Oui, je pense qu’un Pape est utile. 
Oui je pense que j’aime avoir un Pape,  signe d’unité. Et à ceux qui s’en étonnent compte tenu de mes prises de position, je dis, en reprenant en partie  les paroles de Jean XXIII : Tout dépend de la manière qu’il aura « de faire le pape »

Les « débuts » de ce  pape  me plaisent. Sa façon d’être, le nom choisi,  tout cela  ressemble plus à un envoi en mission  qu’à un début de règne,  au choix résolu d’un « certain esprit de pauvreté et d’humilité ».

Paul VI avait renoncé à la triple tiare, lui renonce à tous les ornements lourds et dorés symbole d’un pouvoir qui rappelle plus l’Empire que notre Jésus le Nazaréen, sur les routes de Galilée ou la rude simplicité de son compagnon Simon baptisé  Cephas.

Les questions fusent, et  si par hasard on les oubliaient,  les articles les imposent : quel François est à l’origine de ce choix?

Le Poverello – le fou de Dieu aux pieds nus – qui a renoncé au luxe de son milieu d’origine pour 
« reconstruire » une Eglise avec les Pauvres ?
Ce Poverello qui n’a pas hésité à embarquer avec frère illuminé de Rieti à Ancone sur un bateau de croisés pour atteindre les côtes égyptiennes à quelques kilomètres de Damiette ?
C’était en Juillet ou Août 1219.  Devant les questions posées par ces campagnes de guerre, il n’hésite pas à aller chez le Sultan pour le rencontrer.
Ou bien Saint François Xavier l’un des fondateurs de l’Ordre des Jésuites avec Ignace de Loyola ; le missionnaire infatigable – Ceylan,  Malacca- Goa ETC ?
Je note surtout son intérêt pour le Japon et la Chine…Ces grandes puissances et pensées d’Orient.

Donc, la question qui est le François choisi  : «  Est-ce le François Xavier, né en Navarre, l’étudiant exilé à Paris pour raisons politiques, fondateur de l’Ordre des jésuites ou bien  François d’Assise, le fondateur de l’ordre des frères mineurs ( Franciscains ) »    est elle vraiment pertinente  ?

Les deux François me conviennent, les deux répondent chacun à sa manière aux demandes de notre temps. Car chez  les deux François , on  note la capacité de dépasser les schémas de pensée  connus pour rejoindre d’autres schémas de pensée  et trouver des points de convergences. Chez les deux, il y a le goût de la « rencontre ».
 Pour annoncer la Bonne Nouvelle, il faut revenir à la simplicité et même à une certaine forme de pauvreté , pour annoncer la Bonne Nouvelle, il faut dépasser les frontières géographiques, les frontières idéologiques, les frontières culturelles, il faut abattre  ces murs élevés pour protéger l’entre-soi.

Donc Merci  au Cardinal Argentin Jorge Bergoglio. Merci d’avoir donné de tels signes.

Mais de grâce, restons calmes  ! La sphère catholique  s'enfièvre. Non ce n’est pas un Pape qui fait l’Eglise, il fait le Pape. C’est tout.
Les questionnements sont toujours présents, les problèmes  à régler aussi… Les moyens que les baptisés auront à se faire entendre seront encore et toujours à l’ordre du jour.
Notre vieux et grand bateau est très lourdement chargé, les commandants à la dunette ne sont pas tous d’accord, qui tient le gouvernail ? Est-ce le Christ ou bien des intérêts masqués, les lobbies entreprenants.....
Comme la barque des disciples, notre lourd  cargo est dans la tempête et  on a parfois l’impression que le Christ somnole.

C’est sa manière : "Prend le gouvernail petit – pas de peur  ! »
«  (Matthieu. 8,23-26)

Nous avons un Pape, Merci.
Tout continue, la tempête est là et les problèmes« crapouillent » dans la cale.
L’actualité déverse toujours ses kgs d’ horreurs , de violence , d’injustice, mais aussi ses ballots  de tendresse, de justice, de dévouement, d’amour , de compassion.
Bref, c’est LA VIE.
Alors ,  ne nous shoottons pas au Pape. Cela ne sert à rien qu’à oublier, à s’oublier  le temps d’un trip.
LA VIE nous attend.

Jacqueline LACH

Matthieu 8,23-26

Il monta dans la barque et ses disciples le suivirent. Et voici qu’il y eut sur la mer une  grande  tempête, au point que la barque allait être recouverte par les vagues . Lui cependant dormait. Ils s’approchèrent et le réveillèrent en disant «  Seigneur, au secours ! Nous périssons ».
Il leur dit : «  Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? »

samedi 23 mars 2013

Le plus beau fruit de Vatican 2




Le plus beau fruit de Vatican II ne consiste pas en un seul acte de réforme, mais en un changement de paradigme tout entier. 

Depuis le concile Vatican II, terminée pour l’Eglise catholique l’époque de la Contre-Réforme qui voulait restaurer le Moyen Âge, fini le temps de la défensive, de la polémique et de la conquête, malgré toutes les résistances qui persistent justement au centre romain.
C’est une nouvelle époque pleine d’espoir qui commence pour elle : une époque d’un renouveau constructif dans tous les domaines de la vie de l’Eglise, un temps de rencontres empreintes de compréhension et de collaboration avec le reste de la chrétienté, avec les juifs et avec les autres religions, voire avec le monde moderne en général.
Les seize décrets que le concile a adoptés pendant son travail de quatre années sont tous des documents de transition dans l’histoire de l’Eglise, documents dans lesquels jaillit malgré tout un renouveau meilleur. Personne ne pourra contester que l’Eglise post-conciliaire est différente de l’Eglise d’avant le concile !
Dans mes Mémoires, j’ai déjà rendu compte de la plupart des résultats des décrets, en expliquant comment, par exemple avec le Décret sur l’œcuménisme, commence une période œcuménique pour l’Eglise catholique. J’ai expliqué aussi que le concile a accueilli toute une série de préoccupations centrales de la Réforme. Quoi qu’il en soit, les demandes principales de mon livre Concile et retour à l’unité (1961) ont été satisfaites.
  • La prise au sérieux de la réforme en tant qu’événement religieux ;
  • La valorisation de la Bible dans la liturgie, dans la théologie et dans la vie de l’Eglise en général ;
  • La réalisation d’une véritable liturgie pour la communauté des fidèles dans le cas de la prédication et de l’eucharistie ;
  • Une revalorisation du laïcat, dans la liturgie et la vie de la communauté ;
  • L’adaptation de l’Eglise aux différentes cultures et son dialogue avec elles ;
  • La réforme de la piété populaire ;
  • La « réforme » de la curie romaine.
Ce bilan signifiera-t-il que tout se réalisera effectivement ? Vraiment, en ce qui concerne le concile, je n’ai jamais été naïf. Je n’ai pas été saisi d’une euphorie conciliaire, ni avant, ni pendant, ni après le concile. Et j’ai toujours attiré l’attention sur la tension fondamentale entre une Eglise qui pousse à la réforme et une curie qui empêche la réforme, me rendant du coup impopulaire auprès de bien des gens.
Quelles sont donc les « questions non résolues par le concile » ?
  • Le contrôle des naissances sous la responsabilité personnelle ;
  • La solution de la question des mariages mixtes (validité du mariage, éducation des enfants) ;
  • Le célibat des prêtres dans l’Eglise latine ;
  • La réforme structurelle de la curie romaine et de son personnel ;
  • La réforme de la pratique pénitentielle : confession, indulgences, jeûne (vendredi) ;
  • La réforme de la tenue vestimentaire et des titres des prélats ;
  • L’implication des régions concernées à l’occasion de la nomination des évêques ;
  • L’élection du pape par un synode épiscopal qui serait davantage représentatif.
Malgré toutes les déceptions le concile a valu la peine. En effet, où en serions-nous sans ce concile, dans la liturgie, dans la théologie, dans la pastorale, dans l’oecuménisme, dans les relations avec le judaïsme, avec les autres religions du monde, avec le monde sécularisé en général ?
Certes, Vatican II n’a pas été autorisé à faire tout ce qu’il aurait pu faire. Mais il accompli bien davantage que ce que la majorité des gens ont attendu de lui. A l’époque, j’écrivais : «  la concile sera la réalisation d’une grand espérance ou il sera une grande déception. La réalisation d’une petite espérance serait – vu l’état sérieux du monde et les besoins de la chrétienté – une grande déception. ». Encore aujourd’hui, rétrospectivement, après cinquante ans, je peux dire : le concile a été la réalisation d’une grande espérance, malgré toutes ses grandes déceptions.


Hans Küng


samedi 16 mars 2013

LA PASSION DES FEMMES


 

Ils se saisirent donc de Jésus. ( Jean 19, 17)

Portant lui-même sa croix, Jésus sortit et gagna le lieu dit du crâne qu’en hébreu on nomme Golgotha.

C’est là qu’ils le crucifièrent ainsi que deux autres, un de chaque côté et au milieu, Jésus.

Après un procès où tout était déjà décidé à l’avance et  malgré les réserves de Pilate, du représentant du pouvoir, Jésus le Nazaréen   est condamné à mort pour blasphème par les chefs religieux : «  Nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu ».

Il s’est dit Fils de Dieu – Blasphème !

 La passion de Jésus le nazaréen n’est pas qu’un moment de l’Histoire.  Il est là, parmi nous ployant sous le poids de la croix. Il est là dans toute souffrance.  Il est là, aussi,  dans la violence perpétrée en toute impunité sur les femmes à qui on dénie d’être ce que le Christ  dit qu’elles sont : « les filles de Dieu, ses bien-aimées ».
Je vous propose, aujourd'hui,    une nouvelle lecture de la
« Passion » celle des  femmes du Nord du Congo au Kivu,  violées depuis plus de 15 ans.  

  • ·         le témoignage de Christine ISOPET de Toulouse .

  
« Juillet 2012, je me suis rendue à Bukavu, en RDC sur l'invitation du père Bernard Ugeux, à l'initiative d'un groupe de réflexion et de propositions chrétiennes à propos des violences dans les conflits armés, en particulier à propos des violences sexuelles faites aux femmes.

« Que dire, comment trouver les mots, quels mots pour dire ce que j'ai vécu, ce qui m'habite et qui reste si profondément inscrit en moi, tellement vivant ». (…)
Je ne sais pas ce que vous attendez que je vous dise dans ce témoignage (…) je ne vous raconterais pas dans le détail ce que j'ai entendu, les violences dont sont victimes ces femmes, ces enfants.
Je ne vous les rapporterai pas tant cela dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, ça dépasse notre entendement, cette violence est extrême.
Je peux vous parler d'actes odieux, insensés, d'actes de barbarie, de viols, de mutilations sexuelles, de traumatismes profonds... sans que cela puisse pour autant vous permettre de savoir ce qui se passe vraiment...

Vous raconter ces actes honteux et indignes me semblerait relever d'une certaine impudeur, ignominie ou indécence, tout à la fois. C'est de l'ordre de l'indicible.

(…)
Nous sortions alors de l’hôpital Panzi à Bukavu, où nous venions de rencontrer le docteur Denis Mukwege avec son équipe, puis du centre psychiatrique Sosame, du centre d'écoute des femmes Olame. Ce que je venais d'entendre dépassait tout. L'horreur à son comble.
Je suis sortie de là comme hébétée, vidée, assommée. Sur le trajet du retour, aucun mot n'est sorti de ma bouche ; il n'y avait plus de mot.
Ce que je vivais alors je ne saurais le dire exactement : c'était au-delà de la sensibilité, de l'affectivité, c'était d'un autre ordre. Ça devait toucher des zones très profondes en moi. Il y avait de l'effroi, de la colère, du désarroi, un sentiment d'impuissance, de profonde incompréhension devant quelque chose qui ne paraissait pas possible, qui ne devrait pas être possible, quelque chose d'inimaginable... et qui pourtant existe. Je vivais une souffrance, et puis une profonde tristesse, un profond chagrin, de la compassion... je ne sais pas, tout cela à la fois sans doute.
Alors je vous partage simplement, pauvrement, ce que j'ai vécu sur le trajet de retour de ces visites et que je formulais alors ainsi : « Ce que j'ai entendu, je ne sais pas ce que ça fait en moi, je ne sais pas « où ça tombe en moi », mais c'est « énorme ». Des larmes coulent, mais dire « je pleure » ne serait pas exact, « ça pleure en moi »est plus juste. Ces larmes, je ne sais pas vraiment de quoi elles sont faites ».  (…).  Ça continue de pleurer en moi.
Il y a en moi des récits terribles, des regards vides, tristes, des visages ravagés, marqués, des silences lourds.
Il y a aussi des questions, les leurs comme : où est Dieu dans tout ça ? Pourquoi n'est-il pas là ? Pourquoi le monde ne nous vient il pas en aide ?
Et les miennes : comment l'homme peut-il poser de tels actes ? Comment est-ce possible ? Et... Qu'est-ce que je fais moi là où je suis ? Et toutes ces questions sur le sens ...

Mais il y a plus que cela en moi.

Ces visages de bonté, ces regards emplis de respect, de bienveillance, de douceur, de compassion, ceux là mêmes qui sont aussi par moments ravagés de douleur, de questions, d'incompréhension, de colère, et d'une extrême fatigue.
Ces hommes et ces femmes, médecins, soignants, écoutants, psychologues, traumatisés par ce qu'ils voient, entendent; épuisés, mais qui inlassablement continuent de se pencher sur ces femmes, ces enfants, ces hommes et sans faiblir prodiguent leurs soins, posent un geste, un regard, offrent une écoute, osent un mot.

Que d'amour, de bonté, de temps donné sans compter, sauveurs d'humanité en l'homme là où parfois on pourrait désespérer et penser qu'elle a déserté.

J'ai entendu leur fatigue, leur cri,, « trop c'est trop, ça fait déjà trop longtemps que ça dure ! Il faut que ça s'arrête !». Sortir de cet enfer...
Quel dur combat pour la vie, et quelles victoires ! Au fil des jours, au quotidien, depuis 16 longues années... c'est bien cela qui les fait courageusement tenir dans cet enfer : la vie qui reprend ses droits, toutes ces victoires sur la violence et sur la mort.


. Vous ouvrir mon cœur et partager ces mots avec vous sont un moyen déjà, si petit soit-il, de leur rendre témoignage, d'être avec eux, de poursuivre mon engagement et de vous inviter à vous engager aussi.
Ils comptent sur nous, il appartient à chacun de ne pas tourner la page, de ne pas détourner le regard, mais de rester présents de cœur avec eux, de faire reculer toute forme de violence, de prendre soin, de la vie, d'être des humains.

Christine ISOPET – Germes d’Espérance »










Et bien voilà, nous avons un nouveau pape.


La fumée blanche s'est élevée dans le ciel romain.  Nous avons un nouveau Pape. Ma plume est sèche, mais notre bon Cardinal Etchegaray , le 13 Mars, a écrit un texte qui me plaît. Je le pille donc et le poste......

Prière au pape François pour le soir de son élection 
J’entends que tu te fais appeler « François »
François d’Assise et de Buenos Aires…
comme évêque de Rome.
Mais pourquoi prendre ce nom
toi le premier pape à porter un nom
Si universel et si fascinant ?
Pourquoi le peuple immense qui te découvre
Sur la loggia des bénédictions
reconnaît en toi le successeur de Pierre
Et t’aime déjà comme un père ?
À côté de moi, je surprends un cri :
« il est si simple que j’ai envie de l’embrasser »
Je te vois silencieux, les bras ballants
Je pense à l’« Ecce Homo », l’homme de la Passion,
Et j’aurais envie d’essuyer tes larmes
car certains jours tu ne pourras nous les cacher
Mais j’ai moi-même ce soir pleuré de joie
quand tu nous as invité tous à prier
dans la diversité de nos conditions et de nos croyances.
Conduis-nous souvent sur tes traces,
Jusqu’à saint François et sainte Claire,
Pour accueillir à coups de conversions
la première des Béatitudes « Heureux les Pauvres ».
Il ne faut pas trop se préoccuper de nuances
avant d’avoir saisi la pensée du Christ
dans sa tranquille plénitude et sa terrible nudité.
Toi, notre guide,
Et encore plus notre compagnon de route,
Conduis-nous toujours plus fidèles à l’Église du Christ.
Face aux défis gigantesques de ce monde,
L’Église, de l’Orient à l’Occident, peut paraître dérisoire,
Comme le petit David, avec une besace
contenant, en plein âge nucléaire,
des cailloux polis par le torrent de l’Esprit.
L’Église seule, pourtant, comme l’Apôtre Pierre
à l’infirme de la Belle Porte
ose nous dire : « De l’or ou de l’argent je n’en ai pas 
mais ce que j’ai je te le donne 
au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, marche ! » (Act. 3, 6)
Pape François, aide-nous à croire
que sur tous les chemins de la Résurrection
le Christ nous précède toujours.
Cardinal Roger Etchegaray, 13 mars 2013