Chers amis,
Puisque les souffrances se font cris, je voudrais ajouter le
mien.
Non pour me faire plaindre, non parce que ma souffrance est
invalidante
Non parce que je suis victime d’ostracisme
Mais surtout parce que j’ai mal à mon pays, mal à ma citoyenneté.
La crise fragilise. Beaucoup ne savent pas ce que seront
leurs lendemains.
Les entreprises ferment et jettent à la rue les
travailleurs, les retraités dont les retraites sont modestes craignent de ne
pouvoir boucler les fins de mois tant les charges augmentent à un rythme que
jamais l’augmentation de leur retraite n’arrivera à rattraper. Les CDD sont le
lot courant pour les jeunes, comment feront ils pour construire leur avenir
dans une société où les banques ne prêtent qu’à ceux qui ne présentent aucun
risque.
Ne nous trompons pas ce ne sont pas les bourgeois nantis, des catholiques homophobes qui
seront dans la rue. Ce seront des personnes « en mal-être », qui ne
savent plus à quoi se raccrocher.
Ce seront des personnes qui mettent dans les valeurs
clairement établies dans le Code Civil de la République leur confiance et leur
adhésion.
Il y a quelque chose de noble à demander que soient respectées les lois issues de la
tradition républicaine de la France transcrites au fil du temps dans notre Code
Civil.
N’oublions pas que celui-ci aura 200 ans le 21 Avril 2014 et a traversé bien des régimes, bien des révolutions et des guerres.
Certes il a évolué au fil des transformations sociétales, mais jamais dans de
les proportions que le projet de
loi propose.
Etienne Portalis,
un des rédacteurs du Code répondait à la question à quoi sert un Code
Civil :
« C’est un corps de lois destinées à diriger et fixer
les relations de sociabilité, de famille et d’intérêts qu’ont entre eux des
hommes qui appartiennent à la même cité ».
Je m’attarde sur «qui appartiennent à la même cité ».
Je m’y attarde car c’est à mes yeux ce qui motive les
personnes du « Contre ».
Des milliers de gens considèrent comme un bien précieux cet
héritage que le mariage traditionnel d'un homme et d'une femme représente pour eux et s’y arriment en tant que valeur fondement de la société à
laquelle ils sont fiers d’appartenir. Ils cherchent dans les institutions des
repères dans une cité en complète dislocation.
Je n’ai jamais aimé les croisades, les injonctions, les mots
d’ordre, je m’y suis opposée et l’ai déclaré. Je suis une femme éprise de
liberté qui suit sa conscience.
Mais je suis aussi une femme qui se voudrait fraternelle et
si je comprend vraiment en profondeur le mal-être des homosexuels et cherche de
tout mon cœur et de tout mon intelligence à faire qu’ils trouvent leur place en
toute dignité, je peux aussi comprendre le mal-être des personnes qui se
sentent partir à la dérive dans un monde qu’elles ne comprennent plus.
Dans cette crise nous devons établir l’unité du pays et non
l’opposition d’un camps contre l’autre dans la société. Il en va à mes yeux de
notre responsabilité de citoyens. C’est pourquoi je souhaite que le
gouvernement revoie sa copie.
François Bayrou propose le terme « d’union reconnue » à la place de mariage , j’y souscris. Celle-ci pourrait bénéficier de la solennité d’une union passée publiquement devant l’édile de la cité , poserait les principes de solidarité, de dignité et les droits y afférents, mais ne porterait pas ombrage à un mariage-traditionnel que nous souhaitons garder dans ses formes et ses effets.
Jacqueline LACH-ANDREAE
Le 11 Janvier 2013
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