dimanche 4 janvier 2015

Il est l'éternel enfant, le Dieu qui nous manquait, la nature divine, souriante et joueuse, tellement humainement enfant, qu'il en est divin. " Fernando Pessoa. Noël

Encore un délice sur notre table. Aujourd'hui, nous fêtons l'Epiphanie, et la galette s'invite....
Petits rires, qui est le Roi, qui est la Reine ?
Les enfants se régalent
Mais pour nous  les anciens,  après tous ces excès, le corps commence à gémir.....
Cruel constat que nous souffrons "de-trop-de-tout".

Nous nous sommes réjouis à Noël, table familiale, joie des petits, joie des grands parents qui retrouvent une grande tablée . Cela change du plateau ! oui c'est un bonheur. On est entouré on  se sent aimé.

Ces réflexions m'amènent doucement à vous partager ce texte de Leonardo BOFF. C'est une traduction à partir d'une traduction allemande. Soyez indulgents, le traducteur n'est pas un professionnel. Mais le texte dit si bien les choses.......laissez vous conduire.




Noël: la fête de l'humanité de Dieu et de la communauté de la table 
De Leonardo BOFF

Noël est rempli de significations. 

Un de ses messages a été repris par la culture de consommation qui préfère un vieux Père Noël débonnaire à l'enfant Jésus, car le Père Noël est bien plus intéressant pour les affaires [le commerce]. 
L'Enfant Jésus de son côté, parle de l'enfant intérieur que nous portons toujours en nous, ayant besoin d'être assisté et qui, une fois adulte, porte en lui l'impulsion de prendre soin des autres. C'est la part de Paradis, qui ne s'est pas entièrement perdue et qui se compose d'innocence, de spontanéité, de la magie ainsi que du jeu en commun et du vivre ensemble avec l'Autre, sans discrimination aucune.

Pour les Chrétiens, c'est la célébration de "la proximité et de la compassion" de notre Dieu, comme il est dit dans la lettre de Tite (3,4). Dieu fut tellement ému par les Hommes qu'il voulut devenir l'un d'entre nous.
Fernando Pessoa l'exprima merveilleusement dans son poème sur Noël: 
"Il est l'éternel enfant ; le Dieu qui nous manquait ; la nature divine, souriante et joueuse ; tellement humainement enfant, qu'il en est divin. "


Maintenant, nous avons un « Dieu-enfant », non pas un Dieu qui, comme un juge sévère, jugerait de nos actes et de l'histoire de l'humanité. Quelle joie intérieure se répand en nous si nous considérons que nous sommes sous le jugement d'un Dieu-enfant! Plutôt que de nous condamner, le « Dieu-enfant « veut pour toujours vivre avec nous, se réjouir avec nous.

Sa naissance a provoqué un ébranlement cosmique. Un texte de la liturgie chrétienne l'exprime symboliquement: «Alors cessa le murmure[frémissement] des feuilles comme si elles semblaient mourir; le vent chuchotant s'arrêta net dans les airs; le coq chantant se tut au milieu de son cri; les eaux douces de la rivière s'arrêtèrent; les moutons en train de paître se tinrent immobiles; le berger, son bâton levé au ciel, se tint comme pétrifié; alors, à ce moment précis, tout fut calme, tout fut silencieux, tout fut figé: Jésus, le sauveur du Peuple et de l'Univers était né".

Noël est une fête de la lumière, de la fraternité universelle, de la famille qui se réunit autour d'une table. Bien plus qu'un simple banquet[une simple fête], c'est une célébration de la vie que nous partageons avec l'Autre, une célébration de la générosité des fruits de notre Mère la Terre et des arts culinaires du travail humain.

Pour un moment nous oublions l'effort quotidien, la charge de notre existence laborieuse, les tensions entre membres d'une même famille et entre amis, et nous nous réjouissons en Frères et Soeurs, qui se réunissent en communauté de la table, c'est à dire, être attablés comme autrefois, quand toute la famille, parents, filles et fils, ensemble, étaient assis autours de la table pour parler, boire et manger.

La communauté de la table est si centrale qu'elle se retrouve dès la première apparition de l'Homme en tant que tel. Il y a sept millions d'années commença un détachement progressif et graduel entre l'Homme et les primates supérieurs, tous deux d'ancètres communs.

La singularité de l'Homme, à la différence de l'Animal, consiste en ce que la nourriture collectée sera partagée entre tous, en commençant par les plus jeunes et les plus agés, et ensuite seulement entre tous les autres.

La Communauté de la table présuppose coopération et solidarité. Ce fut elle qui fut le moteur de l’évolution  de l'état de Bête à celui d'Homme. Ce qui était vrai alors l'est encore aujourd'hui. C'est pour cette raison qu'il est si douloureux de prendre conscience des millions de personnes n'ont rien à partager et doivent souffrir de la faim.

Le 11 septembre 2001 fut le théâtre de l'atrocité de ces avions s'écrasant dans les tours jumelles du World Trade Center à New York. Près de 3000 personnes périrent alors.

Le même jour meurent 16.400 enfants de moins de 5 ans. Ils meurent de faim et de malnutrition. Le jour d'après et pour le reste de l'année, 12 millions d'enfants sont victimes de la famine. Personne ne fut horrifié, ni alors, ni aujourd'hui, face à cette catastrophe humaine.

Nous ne pouvons oublier, en ce jour de Noël, en ce jour de joie et de fraternité, ceux que Jésus appelait "petits frères et sœurs" (Mt 25,40); ceux qui ne recevront ni cadeau ni rien à manger. Pourtant, malgré ce triste fait, nous fêtons et chantons, nous chantons et sommes heureux, car nous ne seront jamais seuls. Le nom de l'enfant est Jésus, l'Emmanuel, qui signifie: "Dieu avec nous". Ce petit verset se prête bien à cette occasion, car il nous fait réfléchir sur notre compréhension sur le "comment Dieu se montre à nous en ce jour de Noël":

Chaque petit garçon voudrait être un homme.
Chaque homme voudrait être roi.
Chaque roi voudrait être "dieu".
Seul Dieu voudrait être un enfant.

Un joyeux Noel de notre Seigneur 2014.

Traduction française à partir de la traduction allemande de Bettina Gold-Hartnack)

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