vendredi 3 juillet 2015

Exclusion ou l'extrême violence de la tentation de la main mise sur l'"Autre"......


Un bel article très argumenté . Il est d'une médiéviste..... à méditer.
Filles et garçons à l’autel
Véronique Beaulande : 06 juin 2015
Article paru sur le site du

Parmi les arguments utilisés pour justifier l’exclusion des filles du service de l’autel, qui tous, je l’avoue, me semblent abscons, il en est un qui m’a toujours fait penser au Moyen Âge (ceci dit sans aucun mépris pour le Moyen Âge, même si moi qui le fréquente beaucoup, vous me voyez bien aise de ne pas y vivre) :

Il paraîtrait que laisser des filles servir à l’autel aux côtés des garçons, à l’âge de l’adolescence, risquerait de troubler ces derniers. Si, si. Les hormones, que voulez-vous, et la nature masculine. (Vous ne l’avez jamais lu ou entendu ?

voyez ici : HYPERLINK "http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?f=86&t=10962&start=45"http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?f=86&t=10962&start=45 )

Loin de moi l’idée de nier que l’adolescence est une période parfois délicate pour ces jeunes, notamment en termes de pulsions sexuelles. De là à faire des adolescentes une image du péché pour les adolescents, ou à tout le moins la cause de maladresses inévitables, je trouve qu’on pousse le bouchon un peu loin. Et surtout, même en admettant que, pourquoi écarter les adolescentes et non les adolescents manifestement jugés incapables de se maîtriser ?

Quel rapport avec le Moyen Âge, me direz-vous ? Philippe de Novare, un noble italien qui vécut au XIIIe siècle, écrivait ceci : « Aux femmes, on ne doit pas apprendre à lire ni écrire, sauf si elles doivent devenir nonnes, car par la lecture et l’écriture de femme, il est advenu maintes mauvaises choses. Certains oseront leur donner ou leur envoyer des lettres ou les faire jeter devant elles, qui contiendront des folies ou des requêtes, en chanson, en rimes, ou en contes, qu’ils n’oseraient demander ou dire de vive voix, s’il n’y avait un message à envoyer. Et même n’eût-elle nul désir de mal faire, le diable est si subtil et si habile à faire pécher, qu’il la mettrait bien vite en situation de lire les lettres et d’y répondre. Quelle que soit la réponse, faible ou forte, en vue de l’anéantissement de l’ennemi ou pour signifier la faiblesse de la nature de la femme, des lettres plus louanges que d’autres finiront par mettre à mal la femme. »

Passons sur « la faiblesse de la nature de la femme » – pensée « moyenâgeuse » s’il en est –, voulez-vous. Vous trouvez peut-être que ce texte use d’arguments inverses de celui que j’évoquais à propos des filles écartées du service de l’autel : pour Philippe de Novare, les garçons incitent les filles à pécher, les garçons troublent les filles, non l’inverse. Certes. Mais la logique est exactement la même : il ne vient absolument pas à notre nobliau du XIIIe siècle l’idée saugrenue de déconseiller l’apprentissage de la lecture et de l’écriture aux garçons. L’important est que les filles ne puissent pas lire, pas que les garçons ne puissent pas leur écrire des sottises. La logique de ceux qui écartent les filles du service de l’autel est la même : il ne leur vient pas à l’idée d’en écarter les garçons. Priver les filles d’un apprentissage, chez Philippe de Novare ; priver les filles d’une forme du service divin, chez certains de nos contemporains ; pour préserver le droit des garçons à bénéficier de cet apprentissage et à faire ce service (je déteste utiliser la notion de « droit » pour évoquer un service liturgique ; mais à partir du moment où il y a bien mise à l’écart d’un des deux sexes pour que l’autre sexe puisse « être tranquille » dans ce même service, je ne vois pas comment envisager le sujet autrement).

J’invite d’ailleurs les messieurs à se révolter aussi contre l’image que ces historiettes véhiculent de leur genre : séducteurs ou trop facilement séduits, dans les deux cas incapables d’être éduqués à se bien comporter avec la gente féminine ! Là encore, passons ? Non, retour au Moyen Âge :

Pour Philippe de Novare, « l’on ne doit apprendre aux femmes durant leur enfance aucun métier pour comprendre pas plus que pour penser ». Ceci me fait penser, pour le coup, à un autre argument pour écarter les filles de l’autel : les garçons, honteux de faire un service que les filles font, ne souhaiteraient plus être enfants de chœur de peur de devoir cohabiter à l’autel avec ces êtres tellement inférieures à eux (ou au moins tellement différentes qu’on n’ose les approcher ; c’est un « truc de filles ») – et il faudrait les comprendre, tellement c’est « naturel » (oui, on sait, c’est erroné ; mais cette erreur est toute naturelle « à leur âge » et il ne faut pas traumatiser ces jeunes gens ; voyez le site déjà cité, et là, la question-réponse B5 HYPERLINK "http://radix.ecclesiae.pagesperso-orange.fr/inf.questions.cadre.html"http://radix.ecclesiae.pagesperso-orange.fr/inf.questions.cadre.html).

Allons, même Philippe de Novare pensait qu’aux garçons, on pouvait bien apprendre un métier « pour comprendre et pour penser » : au lieu d’écarter les filles, qui, notons-le, supportent très bien de servir à l’autel auprès d’un homme et de garçons en robe, éduquons ces derniers (les garçons ; voire parfois l’homme en robe…) à l’égalité des genres. Et renvoyons Philippe de Novare à ses chères études et à ses idées… médiévales.



Véronique Beaulande, docteur en histoire du Moyen Âge

PS : Le Moyen Âge n’a jamais été univoque : ne croyez pas que tous les médiévaux partageaient l’opinion de Philippe de Novare ! On en reparlera sans doute.


mardi 23 juin 2015

Fulgurances féminines ?


Le 25 Mars 2010 Le Comité de la Jupe faisait paraître un article intitulé   "Fulgurance féminine".

 On pouvait y écouter  Élisabeth Dufourcq, docteur en sciences politiques, ancienne secrétaire d’Etat à la recherche, et auteure d’une magistrale et remarquable « Histoire des chrétiennes, l’autre moitié de l’Evangile. » (Bayard 2008) interviewée par Evelyne Montigny pour le site Croire.com . 
 Interview fulgurante de 15 minutes à consulter sans délai pour alimenter les réflexions personnelles de chacun…
Description :
  1. Pourquoi « l’autre moitié de l’Evangile »? Les femmes ont-elles une autre perception de l’Evangile que les hommes ?
  2. Est ce que le Christianisme aurait pu exister sans les femmes ?
  3. A quel moment de l’histoire, l’institution  devient-elle une affaire d’hommes ?
  4. Vous  évoquez une fulgurance féminine : comment s’exprime-t-elle à travers les siècles ? Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
  5. Est-ce que ce livre a changé quelque chose dans votre façon d’être chrétienne ?

Pourquoi ai je sorti cet article des archives du Comité de la Jupe, pour deux raisons :

1°)Lorsqu'on peut constater ça et là  un retour à certains archaïsmes par soucis d'affirmer  une identité catholique, la crainte du  fondamentalisme s'impose. Or l'histoire nous l'enseigne la femme en est toujours la première victime.

2°)On s'habitue tout doucement à ces rétrécissement d'espace accordé aux femmes dans l'Eglise , on s'y habitue car ils sont indolores et que tant et tant de problèmes interpellant l'Institution   on accepte que les choses soient remises au lendemain. 
Or, il n'en n'est rien, il n'y a pas de "lendemain qui chante" pour la femme catholique, la porte a été fermée par Jean-Paul II. Il ne lui  reste plus que la plume, la parole, et une incroyable patience doublée d'une solide détermination. 

dans ses verts pâturages il m'a fait reposer

"Mais ce que femme veut" dit le dicton, "Dieu le veut" .
Au fait, s'est on penché, un seul moment,  sur la volonté de Dieu  dans ce domaine ? 
Si on lit bien les évangiles, il est rapporté d'incroyables manifestations de familiarité de Jésus à l'égard des femmes, une familiarité totalement réprouvée par les Juifs de son temps et totalement incomprise de ses disciples hommes. D'ailleurs, ils n'ont pas attendu, dès les Actes des Apôtres, elles passent à la trappe.


Aujourd'hui on nous répond une lecture fondamentaliste du choix des 12 apôtres, en oubliant de rappeler que cette lecture d'exclusion concerne uniquement  les femmes, alors qu'elle  n'a ( fort heureusement !!!!!) ni souci de race ou d'identité culturelle. 

 Et dans ses eaux limpides, il m'a désaltérée
12 : quel chiffre magnifique d'universalité : les douze tribus d'Israël ....!!!!!
Serions-nous pauvres femmes exclues de "l'Universalité"?
 Les femmes représentent plus de la moitié des laïcs qui se dévouent dans l'Eglise....Jusqu'à quand serons nous exclues ?
Ecoutez Elisabeth , les femmes doivent se préparer à prendre une relève dans une situation de manque  de prêtres  qui se révélera de plus en plus critique.
  
Lisez :" l'Histoire des chrétiennes - l'autre moitié de l'Evangile". Elisabeth DUFOURQ
 Lisez : "Douze femmes dans la vie de Jésus" d'Anne SOUPA
Lisez :  " Le Déni" de Maud AMANDIER  et Alice CHABLIS  et la très belle préface de Joseph MOINGT 
Lisez : "Ludmila Javorovà -Histoire de la première femme prêtre"
de Suzanne YUNC - Histoire tragique. 
et beaucoup d'autres encore. Nous en reparlerons.

Prenons conscience qu'il peut y avoir une tentation de fondamentalisme dans les religions monothéistes et aussi dans l'Eglise catholique bien sûr, et qu'à chaque fois ce " sont les femmes qui en font les frais".
Eh oui, je me répête.....!!!!!!

Jacqueline Lach-Andreae






(autres renseignements biographiques concernant Elisabeth DUFOURQ ici )

lundi 22 juin 2015

la sexualite humaine : une voie à deux.

Belle contribution au Synode de la Famille  du Docteur Claudine Onfrey Gynécologue spécialisée en stérilité , membre  du bureau de la DCBF ( Diaconie de la Conférence des Baptisés Francophones ) et de Jean Garnier -Biophysicien - directeur de recherche honoraire .



La sexualité humaine : une voie à deux 

Le synode sur la famille évoque la sexualité au travers du prisme d’hommes ayant choisi la chasteté, le célibat à vie et l’absence de vie familiale. C’est donc une vue très biaisée par une méconnaissance bien compréhensible de la sexualité d’une femme et d’un couple, confortée par des millénaires d’interdits sexuels ayant pour finalité la soumission de la femme, avec la peur de la tentation que toute femme peut représenter pour leurs vœux.

Or, dans la relation entre époux, l’entente sexuelle joue un grand rôle : une bonne entente sexuelle est source de joie et de bonheur, elle est une aide précieuse dans les difficultés de la vie quotidienne du couple. Une mésentente en ce domaine est source de souffrance et de division.



Pour autant, la sexualité ne doit être ni idéalisée, ni diabolisée. C’est dans ce domaine que se fait la fracture la plus grande entre l’Institution et la vie des baptisés. On a pu remarquer en novembre dernier que les points qui ont fait le plus de divergence, c’est justement pour les divorcés-remariés et les homosexuels l’exercice de la sexualité, en fait sous son aspect génital.

Pourtant, l’exercice de la sexualité est une fonction physiologique comme le manger, le boire, le dormir, que l’être humain va décliner de mille façons. Il débutera par le plaisir ressenti de façon fortuite, puis la recherche solitaire de ce plaisir par la masturbation en l’absence de partenaire, chez l’humain comme chez les mammifères. Mais la sexualité humaine a ses propres caractéristiques biologiques. Elle est indépendante des saisons, elle ne se développe réellement que douze à quinze ans après la naissance contrairement à nos cousins les primates dont la maturité sexuelle est atteinte au bout d’environ trois ans. Dans nos générations actuelles, la période féconde de la femme ne représente guère qu’un peu moins du tiers de son espérance de vie mais la ménopause n’entraîne pas chez elle l’arrêt du désir sexuel, parfois même il se renforce. La fréquence des activités sexuelles varie beaucoup d’une personne à l’autre, de nombreux facteurs interviennent, certains d’ordre physiologique, d’autres d’ordre circonstanciel. Cela posé, comme pour les autres fonctions physiologiques, il faut souligner l’influence de la culture, dont la religion est une composante, qui peut libérer ou asservir l’individu dans sa sexualité.



La sexualité humaine ouvre également à une autre dimension, celle de notre vie relationnelle dont elle constitue le fondement. En effet, elle est source d’attirance et d’intimité entre deux personnes. Elle permet de donner du plaisir et de la tendresse à celui ou celle que l’on aime. On peut appliquer à la sexualité le précepte de prendre soin de soi et de l’autre : « C’est là la Loi et les Prophètes. » (Mt 7, 12, Lc 6, 31) Elle doit s’accompagner d’une éthique, celle de respect, de justice et de bienveillance mutuels, quelle que soit l’orientation sexuelle. Des théologiens ont réfléchi sur cet aspect relationnel de la sexualité (voir par exemple Sr. Margaret A. Farley dans « Just Love : A Framework For Christian Sexual Ethics »). Enfin si une procréation est envisagée, elle doit être responsable.



La sexualité féminine, encore trop méconnue, se distingue de celle de l’homme par ce qu’elle demande pour être épanouie plus de temps, un esprit apaisé, un corps reposé. On parle bien du devoir conjugal, du repos du guerrier. Ces deux expressions classiques en disent long sur le fantasme d’un désir, permanent chez l’un et moins évident chez l’autre. Qui évoque les douleurs du ou des premiers rapports ? La culpabilité, la mémoire de relations difficiles et la peur de la douleur entraînent plus d’une fois une frigidité. Qui évoque le pourcentage normal de femmes dont l’hymen ne se rompt que lors du premier accouchement, entraînant absence de saignement lors du premier rapport et persistance longtemps de douleurs lors de ceux-ci ?



Est-il si évident d’ailleurs que la virginité au mariage soit la bonne solution ? On peut voir comment les jeunes générations ne la respectent plus. A contrario, une première relation sans amour, un viol, un acte pédophile et aujourd’hui l’approche par internet de la sexualité chez les jeunes peuvent laisser des blessures à vie.



Le désir d’activité sexuelle est lié de façon forte au plaisir que l’on en ressent et à la mémoire de ce plaisir. Car cette notion de plaisir gratuit est omniprésente dans l’activité humaine : de la grotte de Chauvet et ses peintures jusqu’aux arts multiples développés par l’Homme depuis la nuit des temps.

Vouloir réduire la sexualité d’un couple à la sexualité génitale est un non-sens. C’est réduire les gestes d’amour conjugaux à un temps très court. La sexualité d’un couple est présente à chaque instant. Elle a mille couleurs pour s’exprimer, les caresses, les gestes, les regards, la tendresse, l’attention à l’autre, le prendre soin. Quand la sexualité génitale n’existe plus ou ne peut exister, un couple n’est pas et ne devient pas frère et sœur. Et si l’enfant est le plus souvent le souhait de la majorité des couples, il n’en est pas chez l’être humain la seule finalité comme dans le monde animal.



Le corps humain est un instrument complexe et sensible qui lui permet d’entrer en lien avec l’autre et le monde. Dans le couple qui s’aime, la découverte de l’autre est progressive. Le plaisir dans un couple est une alchimie qui doit être apprise et sans cesse renouvelée non de façon égoïste mais parce que cela construit le couple. Dans le couple chacun peut apprendre peu à peu ce qui comble l’autre mais il restera toujours une part de mystère. De plus, le chemin de la vie est long, semé d’embûches et ce qui semble être évident sera à reconquérir. L’homme, la femme ne sont pas des robots, des machines réglées selon le même rythme. Ils sont deux instruments qui doivent s’accorder au fil du temps mais ils jouent la partition de la vie, de leurs vies.

Heureux celle ou celui qui croit que l’être aimé peut combler le manque qui est en elle ou en lui. Heureux celle ou celui qui laisse un espace de liberté à l’autre.



Claudine Onfray et Jean Garnier

L’une ex-embryologiste gynécologue spécialisée en stérilité, l’autre directeur de recherche honoraire, biophysicien.

La Sexualité humaine : une voix à deux. | Contribution n°14 au Synode sur la famille.
http://baptises.fr/…/contribution-n%C2%B0-14-au-synode-sur-…

lundi 25 mai 2015

OPINION -La réforme du collège -SUPPRESSION DES CLASSES BI-LANGUES. tiré du blog de Sylvie GOULARD


  • Réforme du collège : un regard européen, et un peu d’esprit pratique, en défense des classes bi-langues et des sections européennes
Le débat autour de la réforme du collège fait rage mais il reste très centré sur l’hexagone, ses représentations de l’école républicaine, ses querelles partisanes.
Les réflexions ci-après s’efforcent d’introduire deux dimensions :
une mise en perspective européenne et internationale, en exploitant des rapports de l’OCDE et de la Commission européenne ainsi que le dernier rapport pertinent de l’Inspection Générale de l’Education nationale qui montre bien le danger que la réforme ferait courir à l’enseignement de l’allemand.
une approche pratique, celle des parents, dont plusieurs interrogations légitimes sont laissées sans réponse.


*1. Le gouvernement a-t-il raison de considérer que le système éducatif français est inégalitaire 
D’après la dernière étude PISA de l’OCDE, en 2012, l’Education nationale peine à réduire les inégalités sociales. Pire, elles se sont creusées ces dernières années, quel que soit le gouvernement au pouvoir.
« Le système d’éducation français est plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était 9 ans auparavant et les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006 (43 points en 2003 contre 55 en 2006 et 57 points en 2012). En France, lorsque l’on appartient à un milieu défavorisé, on a clairement aujourd’hui moins de chances de réussir qu’en 2003. »
  • Toutefois, l’étude PISA 2012 se concentre essentiellement sur les mathématiques. Il n’est donc pas forcément pertinent d’en tirer des conséquences sur l’organisation de l’enseignement des langues.
  • Cette grave carence devrait susciter une prise de conscience non partisane.
2. Faut-il prioritairement réformer le collège ?
Une autre étude de l’OCDE Regards sur l’Education 2014 montre que la France a un problème particulier avec son école primaire.


« Les dépenses par élève du secondaire sont 20 % plus élevées en France que la moyenne de l’OCDE (11 109 USD, contre 9 280 USD en moyenne), tandis que celles par élève du primaire sont inférieures de 20 % à la moyenne de l’OCDE (6 917 USD, contre 8 296 USD en moyenne) ».
  • A lire l’OCDE, le plus urgent serait de réformer le primaire afin de combler les lacunes dans les apprentissages fondamentaux.
  

3. L’enseignement des langues est-il un facteur particulier d’inégalité ?
Le rapport 2014-083 du 1 er août 2014, Classes bi-langues

et sections européennes ou de langues orientales en collèges (SELO) de l’Inspection Générale de l’Education Nationale – http://www.education.gouv.fr/pid267/les-rapports-igen.html précise bien que les dispositifs bi-langues et les sections européennes, ne sont pas destinés à tous les élèves mais « aux élèves motivés ».
En 2013, 16% des élèves étaient scolarisés dans des classes bi-langues (qui existent depuis la rentrée scolaire 2002) et 10, 6% dans les sections européennes (qui démarrent essentiellement en classe de 4ème).
Le rapport relève expressément « une surreprésentatoin des catégories sociales favorisées dans les deux dispositifs (…) ; le phénomène est cependant « nettement plus marqué pour les sections européennes anglais que pour les autres. » Il relève aussi que « dans les collèges d’éducation prioritaire, la section européenne accueille moins de boursiers issus de catégories sociales défavorisées que le reste de l’établissement ». Toutefois, les inspecteurs généraux notent aussi : « le développement continu de ces deux dispositifs, encouragé régulièrement par l’institution, montre qu’ils ont su répondre à une réelle attente ». Ils « préservent une forme de (…) mixité sociale dans les établissements les moins favorisés. »

Et aussi que « la présence d’un dispositif linguistique comme le parcours bi-langues ou la SELO participe indéniablement à une meilleure attractivité du collège, facteur de mixité sociale pour les établissements classés en zone d’éducation prioritaire». 

Le rapport y revient à plusieurs reprises.
  • Le caractère élitiste de l’allemand n’est pas démontré ; il est même contesté par les inspecteurs généraux. De nombreux témoignages de professeurs de collèges de zones défavorisées sont disponibles sur Internet ; par exemple http://www.lepoint.fr/societe/classes-europeennes-qu-on-arrete-de-dire-que-ce-sont-des-classes-de-privilegies-18-05-2015-1929164_23.php
  • La suppression des classes bi-langues et des sections européennes réduirait la mixité sociale  dans certains collèges dont elles sont un facteur d’attractivité. Rappelons que ce sont les chefs d’établissement qui composent les groupes d’élèves placés dans ces cursus. Au lieu de supprimer ces classes et sections, on pourrait leur demander de mieux assurer la diversité sociale des élèves.
  • Le ministère de l’Education Nationale semble sous-estimer le risque de voir des enfants favorisés quitter purement et simplement l’école publique.

4. La France peut-elle se permettre un nivellement par le bas en langues ?
Une étude de la Commission européenne de 2012, SurveyLang, sur les compétences acquises, dans deux langues, à la fin du secondaire (lecture, compréhension, expression orale et écrite) montre que la France est très mal classée dans les comparaisons intra-européennes.


Ces filières, par les compétences linguistiques et l’entraînement au travail multiculturel qu’elles impliquent, sont un atout pour le pays. Le rapport précité de l’Inspection générale fait apparaître de bien meilleurs résultats, en langues et dans les autres disciplines, dans les cursus bi-langues (évaluation de l’Académie d’Aix-Marseille). Naturellement, le rapport nuance cette constatation par le fait que ces classes réunissent souvent de bons éléments mais on peut s’interroger sur ce qui, à l’avenir, stimulerait les bons élèves qui en bénéficient aujourd’hui.
  • Pour le rayonnement de la France et la force de son économie, il est crucial de former un nombre suffisant de jeunes maîtrisant bien les langues étrangères, ouverts aux autres cultures.
  • Le recul de la langue française, chez nos partenaires, est d’ores et déjà une réalité, d’après le rapport de la Commission. Si un pays devait faire un effort exceptionnel, budgétaire et stratégique, pour l’apprentissage de deux langues étrangères (anglais + une autre langue), c’est bien la France. La réforme envoie exactement le signal inverse.


6. La suppression des classes bi-langues aboutirait-elle à la mort de l’allemand ?

Si la réforme était mise en œuvre telle quelle, le choix de l’allemand en langue 1 dans le primaire reporterait automatiquement l’apprentissage de l’anglais cinq ans plus tard, en 6ème, dans le cadre d’une LV2 un peu spéciale !
Le choix a beau rester théoriquement ouvert, quels parents priveront leurs jeunes enfants d’anglais quand leurs petits camarades s’y mettent immédiatement ?
D’autre part le risque de voir s’assécher lentement mais sûrement le vivier de germanistes est très grand, puisque près de 90% des élèves étudiant l’allemand au collège le font aujourd’hui dans le cadre de sections bi-langues. A compter de la rentrée 2016, l’allemand se retrouvera essentiellement dans l’espace étroit de la LV2 – avec moins de 3 h par semaine ; rappelons que la langue espagnole est aujourd’hui choisie dans plus de 70% des cas ; on ne voit pas comment la proportion d’élèves apprenant l’allemand en LV2 augmenterait à moyen et à long terme.

  • Même si telle n’est pas l’intention de la réforme, l’asphyxie progressive de l’allemand est très vraisemblable.

7. L’enseignement de l’allemand LV 1 dès le CP est-il réalisable en pratique ?
A supposer même que des parents fassent le choix hardi de l’allemand en LV1 au CP, on peut raisonnablement supposer qu’ils ne seront pas nombreux.
Admettons une école primaire comptant 3 classes de CP de 25 enfants chacune, dont 8 choisiraient l’allemand (soit une proportion de plus de 10 %). Plusieurs questions pratiques se poseraient :
-          un enseignement d’allemand serait-il assuré pour 8 enfants sur 75 ? Ne viendrait-on pas dire rapidement que ce choix est « élitiste »  (ou trop coûteux) ?
-          Peut-on vraiment organiser un enseignement régulier et pérenne sur l’ensemble du cursus de l’enseignement primaire, pour un tout petit groupe d’élèves? Notamment pour développer l’allemand, le ministère prévoit de piloter l’offre de langues en proposant uniquement l’allemand dans des secteurs précis. Mais peut-on imposer l’apprentissage d’une langue aux parents ? Et que se passerait-il si la famille déménageait en cours de scolarité ?
-          Question subsidiaire : une fois ces enfants arrivés en 6ème, ouvrirait-on une classe d’anglais pour eux seuls, ce qui est pourtant nécessaire car ils ne peuvent pas débuter cet apprentissage avec des camarades ayant déjà 5 années d’anglais derrière eux ?
A toutes ces questions, la ministre de l’Education n’apporte pas de réponse, ce qui génère forcément incompréhensions et inquiétudes. Ce n’est pas la désignation d’un délégué ministériel qui va rassurer les parents troublés.



8. Le calendrier est-il crédible ?
La réforme est censée entrer en vigueur dès la rentrée 2016. Cela signifie que les classes bi-langues disparaissent aussitôt en 6ème pour être remplacées par un apprentissage précoce au CP.
Là encore, des questions légitimes se posent :
-          Comment serait-il généralisé immédiatement à tout le territoire quand l’allemand en primaire est extrêmement concentré en Alsace et dans le département de la Moselle?
-          Comment, si l’allemand est très minoritaire, assurer l’égalité entre les différentes régions de France ? La République est une. Et son école s’honore à offrir aux enfants une ouverture intellectuelle qui ne soit pas conditionnée par la région d’origine.
-          Comment recruter des enseignants ou former les enseignants du primaire ? Sans faire de procès d’intention à l’Education nationale, il est notoire qu’il existe un décalage entre le nombre de postes ouverts au concours (mis en avant par le ministère) et le nombre de postes finalement pourvus. Dans un contexte d’incertitude sur l’avenir de l’allemand, il est peu probable que la motivation des candidats augmente.

  • Au total, le calendrier est peu crédible : d’un côté une suppression immédiate d’un dispositif qui a fait ses preuves, de l‘autre des promesses vagues ; une simple erreur de mise en route, conjuguée à une demande plus forte pour l’anglais, aboutirait très vite à « installer » l’anglais « only » dans l’immense majorité des écoles primaires, à l’exception peut-être des régions frontalières.

9. Existe-t-il d’autres options ?
Le rapport précité de l’Inspection générale en proposait plusieurs qui ont évidemment un coût, pour les plus ambitieuses d’entre elles et présente, en tout cas, des inconvénients et des avantages différents.

Les inspecteurs citent une étude antérieure qui « pencha davantage en faveur d’une généralisation des sixièmes bilangues qui mettrait fin à une situation hétéroclite et peu égalitaire.

Les engagements internationaux de la France et le besoin stratégique d’élever le niveau en langues semblent devoir l’emporter sur des arguments administratifs de type « ce ne serait pas dans la logique du nouveau cycle. »
  • En définitive, une solution pourrait être de conserver le principe de l’enseignement bi-langues en le faisant démarrer au CM1 (début de cycle) pour tous. Les années de CP et cours élémentaires ne seraient qu’une initiation.
  • Une autre piste pourrait consister à solliciter une initiative de la Commission européenne sur l’augmentation des échanges d’enseignants afin d’encourager l’apprentissage généralisé de deux langues. Nous l’avons suggéré sur Figarovox le 6 mai dernier (http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/05/06/31002-20150506ARTFIG00256-classes-bilangues-pourquoi-il-faut-connaitre-l-histoire-et-la-mentalite-de-nos-partenaires.php). 
  • Ce serait à la fois un pas vers une citoyenneté européenne plus active et un encouragement à la mobilité, notamment à l’intérieur de la zone euro. Des retombées positives pourraient en outre être attendues pour l’enseignement du français chez nos partenaires.
Sylvie GOULARD Eurodéputée  MoDem.
 

mardi 31 mars 2015

Tiré du Blog de Sebastien Morgan - relianceuniverselle.com





On peut  lire cet article sur la page Facebook de Sébastien MORGAN , 
mais pour le garder , je le copie dans mon blog. 
SAVOUREZ ........


Ce tableau de Jean Delville s'inspire du mythe de l'Androgyne tel qu'il est décrit par Platon dans le Banquet. Selon lui, à l'origine, l'Homme était double, à la fois homme et femme. Beaucoup plus fort et puissant qu'à présent, il a l'orgueil de vouloir prendre les Cieux d'assaut. Pour l'affaiblir, Zeus les sépare en deux, c'est la séparation des sexes. Et désormais, chacun aura un vide au cœur, un manque, qu'il n'aura de cesse de vouloir combler en trouvant sa moitié, son âme-sœur.
De manière pertinente, on peut faire un rapprochement entre ce mythe platonicien et la Genèse. N'est-il pas dit : « Homme et femme, Il les créa » (Gn 1 ; 27) ?
Comme toujours, prendre ce mythe au pied de la lettre n'apporte pas grand chose. Par contre, en comprendre son sens symbolique et théologique permet de s'ouvrir à une vérité spirituelle susceptible d'éclairer et de changer notre quotidien. Quelle est donc la portée symbolique de ce mythe ?
L'Homme est incomplet. Dans un lointain passé édénique, il était uni à sa Source, Dieu, dont il s'est séparé par un acte de volonté inapproprié. Depuis, le vide existentiel est chevillé à son être. La recherche de « l'âme-soeur » symbolise cette quête ontologique inconsciente de l'union avec le Bien- Aimé. Au-delà des vicissitudes de la vie et des forces de mort omniprésentes, une Lumière nous attire comme un phare dans la nuit, une main nous est tendue, des bras nous sont ouverts. A chacun de dépasser les murs de plomb de l'athéisme et du sécularisme ambiant afin de laisser l'Esprit déployer ses ailes en nous, à chacun de se laisser aimer par un Dieu qui nous prend tel que nous sommes. Le couple d'âme-soeurs du tableau est aspiré vers le haut, vers une Lumière éclatante qui n'est pas celle du soleil (on voit les deux luminaires, le soleil en bas à droite et la lune à gauche).
Tendrement enlacé, ce couple est aspiré vers l'Amour infini et personnel de Dieu. Un jour, alors que j'expliquais ce tableau dans le cadre d'un événement muséal, une dame s'est exclamée : « On dirait une crucifixion ! ».
Je crois qu'elle avait profondément raison. Que n'a-t-on pas dit comme bêtises sur ce moment charnière de l'Histoire humaine et cosmique. Que Dieu avait envoyé Son Fils pour expier le pêcher originel des Hommes, un peu comme si Dieu offensé demandait le prix du sang... Ou tous les délires des sectes hérétiques des premiers siècles : Jésus n'est pas mort sur la Croix, c'était un fantôme, un autre Christ, un frère caché...
Non, la vérité est bien plus terrible et fantastique que tous les succédanés qu'on peut inventer. Dieu s'est incarné et a vécu parmi nous. C'est son incarnation qui nous sauve car il unit sa nature divine à notre nature humaine dans un tout indissociable. Puis par amour absolu, par amour inconcevable et gratuit, il accepte d'endosser pleinement notre nature, allant jusqu'au vertige du néant le plus absolu. Au moment de la crucifixion, quoique saisit par un doute vertigineux et sujet à une douleur infinie, il endosse tous les malheurs du monde, toutes les sordidités terrestres, passées, présentes et à venir afin de les emporter dans la mort et de dissoudre le tout dans un flot d'amour et de lumière. Pour nous, il traverse la mort et la transforme en passage (Pâques). Si nous l'acceptons, Il nous prend comme nous sommes et nous entraîne dans une spirale ascendante vers les Cieux d'éternité.
Et l'âme-soeur dans tout cela ? Celui ou celle avec qui nous ferons notre vie ? Celui ou celle avec qui nous affronterons, côte à côte, les épreuves et les démons de l'Ombre, avec qui nous goûterons les délices et les bénédictions de l'existence ? Cette âme-sœur, ce conjoint, est-il un palliatif tout à fait secondaire par rapport à la vie spirituelle ?
La vraie spiritualité, la vraie et profonde réalisation personnelle, n'est pas un cheminement solitaire et égocentré. Seul, on ne réussit rien d'intérêt. L'accomplissement spirituel est profondément « relation ». En sacrifiant nos égoïsmes, nos narcissismes, on s'ouvre à la Grâce qui transforme, on permet à Dieu de guérir notre vide existentiel. C'est notre relation d'amour avec les autres (et en premier avec le conjoint qui partage notre vie) qui fait rejaillir le Royaume en notre monde.

Sebastien MORGAN - Blog relianceuniverselle.com

mercredi 11 mars 2015

La femme est et sera l’avenir de l’Eglise. Joseph Moingt

Dimanche dernier, le 8 Mars, la journée des Droits des Femmes....

Vous ne serez pas surpris que ce dimanche là je n'ai pu approcher mon clavier tant les réceptions familiales m'occupaient.
Ce n'était ni un droit, ni un devoir, mais un réel plaisir, celui d'avoir toute une famille autour de la table dominicale.

Aujourd'hui, je rattrape mes manquements à l'égard de ces rendez vous féministes, diront certains, un peu bling bling diront d'autres, tout à fait nécessaires, à mon sens,   pour se rappeler dans le train de notre vie quotidienne le chemin parcouru et discerner ce qui est ENCORE à FAIRE. 

Dans l'Eglise catholique il y a vraiment du boulot !!!!!!

Joseph Moingt dans un texte  paru dans la revue Etudes de Janvier 2011"Les femmes et l'avenir de l'Eglise"nous le rappelle .
Un texte frais que vous pouvez aussi trouver sur le site du Comité de la Jupe.
Joseph Moingt tel le chevalier  sans "peur ni reproche"  explore les chemins interdits et renverse les idées reçues.




Est-ce que le déclin de l’Eglise au cours de la deuxième partie du XXème siècle serait lié à
l’émancipation de la femme et son accession à des responsabilités professionnelles, familiales,
sociales ou politique ?
L’Eglise honore des femmes, en reconnait docteurs de l’Eglise, plusieurs sont autour de Jésus,
mais elle reste encore profondément marquée par la condition des sociétés patriarcales et
traditionnelles qui prévalaient à l’époque bibliques. Les positions sur la sexualité ou la
contraception heurtent aujourd’hui une partie des femmes qui ne retrouvent plus dans l’Eglise
un lieu d’épanouissement et de confiance et pour certaines s’écartent de l’Eglise.

Or les femmes ont joué un rôle important dans la transmission de la foi via l’éducation des
enfants de même que dans la vie de l’Eglise, en assurant le catéchisme, le service auprès des
plus faibles et des pauvres. Elles étaient, il y a encore peu de temps de loin les plus
nombreuses parmi les fidèles et les auxiliaires du clergé. 
Vatican II avait reconnu ce rôle important des femmes religieuses ou laïques dans la vie de l’Eglise et avait ouvert à plus de reconnaissance et de responsabilités, mais les années 80 ont marqué un pas puis revirement.
Les femmes, dont on réclame de plus en plus la participation et la disponibilité ne peuvent
être qu’à l’ombre sous l’autorité sacerdotale. Malgré le besoin croissant d’implication des
laïcs face à la tragique diminution des vocations, les femmes sont méthodiquement et
volontairement éloignées de l’autel et des sacrements. Cette attitude s’explique en grande
partie par la crainte de la hiérarchie ecclésiale de faire naitre ou d’encourager chez elles le
désir du sacerdoce. Or ce débat qui agite régulièrement l’Eglise n’est pas clos et la peur de le
voir renaître peut conduire les responsables religieux à une certaines discrimination. Mais les
femmes n’ambitionnent pas toutes le presbytérat ou le pouvoir, elles ambitionnent
légitimement une reconnaissance dans le cercle religieux qui soit en phase avec celle qu’elles
ont dans la société.
Ne pas répondre à cette attente, est un peu « suicidaire » pour l’Eglise qui se prive d’un
moteur dans l’évangélisation du monde. Mais l’Eglise se réfugie derrière les lois naturelles et
divines pour expliquer ses positions qui lient la sexualité au mariage et la procréation ou qui
l’empêche de laisser une place aux femmes dans les instances dirigeantes. 

Mais ces sujets sont plus liés à la société et aux moeurs qu’au sacré. L’Eglise ne doit pas se réfugier derrière le paravent de l’histoire et du dogme pour justifier son immobilisme. Elle doit faire preuve de plus de modestie et mieux distinguer ce qui relève du sacré fondamental, de ce qui relève de l’évolution des moeurs. 
D’ailleurs, elle montre parfois, en certains lieux qu’elle a la capacité de comprendre une réalité sociale qui évolue et de s’y ouvrir avec bonté. 
L’Eglise doit donc s’ouvrir à l’esprit du monde qu’elle ne doit  plus enseigner de loin en donneuse de leçon.
Reconnaitre le rôle des femmes en son sein sera aussi une manière de renouer avec une réalité
séculière dont elle s’éloigne chaque jour un peu plus perdant toute prise pour ce qui est sa
mission première d’évangélisation.
Des paroles et du chemin du Christ, il est difficile de tirer de manière définitive quel est le
rôle qu’il voyait, souhaitait ou envisageait pour les femmes. Mais il est certain qu’il était
entouré de femmes, qu’il croyait en elles et leur a confié comme à ses apôtres un peu de luimême.
Et Paul de nous dire qu’il n’y a plus « ni masculin et féminin, car à vous tous vous êtes
un seul en Christ Jésus ». Un principe à ne pas oublier, qui ne peut que conduire dans l’Eglise
comme dans la société à une libération de la femme par rapport aux modèles traditionnels et
une plus grande reconnaissance de sa contribution. C’est pour l’Eglise le seul chemin pour
rester tolérante et ouverte au monde.

La femme est et sera l’avenir de l’Eglise.

Lire aussi , si ce n'est déjà fait , LE DENI " Ils sont au pouvoir, elles sont au service". Enquête sur l'Eglise et l'Egalité des sexes.  de Maud Amandier et Alice Chablis.
Avec une belle préface de Joseph Moingt.

vendredi 6 février 2015

Pourquoi je soutiens le refus de la Conférence des Evêques de France de signer la Proclamation de REPORTERS SANS FRONTIERES sur la LBERTE D'EXPRESSION





L'injonction de Reporters Sans Frontières en direction des grandes religions de France de signer la proclamation qui affirme " que chacun est libre d'exprimer ou de diffuser des critiques , même irrévérencieuses envers tout système de pensée politique, philosophique ou religieux", me laisse muette. Car ai je bien compris ? 
 Ne vivons nous pas ces libertés absolues et fondamentales   depuis :
  
  • la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
  • la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse,
  • la Loi du 1° juillet 1901 sur les associations
  • la Loi du 9 décembre 1905, de séparation des Eglises et de l’Etat,
  • la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948
  • la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales de 1950, ratifiée par la France le 3 mai 1974,
  • la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de novembre 1989, entrée en vigueur en France le 2 septembre 1990.
  • Ainsi  au nom de la liberté d'expression que, personnellement,  je défends bec et ongles, une instance qui n'est pas gouvernementale, qui n'est pas représentative d'une volonté nationale , qui ne regroupe aucune des parties qui sont appelées à signer ce document, en clair qui n'est qu'une association de défense d'une profession,   se permet de censurer à l'avance toute velléité de défendre à la fois ma dignité et le sens profond de mon action et de ma foi ? Ainsi on ferait de la liberté d'expression une censure ? Ainsi on peut faire, par exemple,  une image du Pape qui sodomise, sans que je  puisse y opposer une action en justice si cette image m'a blessée profondément  ?
C'est la violence de mort qui a été condamnée lors de la tuerie chez Charlie Hebdo. Ce sont ces vies sacrifiées à la démesure de la violence de l'intégrisme barbare qui sont condamnées, ce ne sont pas les religions en tant que telles. Cela a été dit et redit. 
Personne n'a fait l'amalgame entre l'Islam et la folie des meurtriers . On l'a dit et redit, et c'est bien. 

L'initiative a reçu le soutien du président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia ( qui n'a pas encore signé le texte ) ainsi que du Président de la Fédération protestante de France ai je lu dans l'article publié par Radio Vatican. 
  • Mais pourquoi donc se sont ils posé les fers au pieds comme s'ils étaient coupables de quoi que ce soit ? Comme s'ils acceptaient comme une fatalité la suspicion à leur encontre ?On peut deviner en ces temps difficiles,  les pressions morales et le principe de précaution  qui pèsent sur les musulmans et les juifs, mais les protestants ? Y-a-t-il plus respectueux de la liberté d'expression qu'un protestant ? Ils ont toujours été sur tous ses fronts. 

  • La Conférence des Evêques de France refuse de signer. Elle a raison et  je la soutiens, non par esprit de corps, mais bien parce qu'en ma qualité de catholique toujours respectueuse des lois de mon pays, je m'étonne qu'une association aussi importante soit elle pour la défense  de l'information qu'est RSF se pose en censeur et juge des religions et donc par voie de conséquence de moi-même,  de ma façon de penser et d'agir .
Une religion est le lien entre "le ciel" et l'homme mais aussi et surtout le lien d' une vaste communauté de personnes qui partagent la même foi et la même espérance . En faisant signer les responsables des religions, c'est chaque croyant qui signe.  
RSF connaît elle  cette dimension ? 


Moi, au nom de la liberté d'expression, je demande que mon espace de liberté soit respecté, que mes enfants n'aient pas à souffrir des excès d'un laïcisme qui dévoie l'esprit de la Loi, je demande que mon identité religieuse, comme mon identité civile soit respectée. 

Car l'homme est un :  je n'ai pas une identité civile et politique dans l'espace public  et dans le privé , comme un secret honteux,   une identité religieuse.

Je suis UNE et porter atteinte à une de mes parties est porter atteinte au TOUT. 
Jacqueline Lach-Andreae