dimanche 20 octobre 2013

Heureux les pauvres de coeur......


Quand bien même mille pensées, mille interrogations tourneraient dans ma tête, j’ai  en ce moment des difficultés à les mettre en forme, un doute subtile et « malin » à la fois s’est insinué et murmure « à quoi bon ? … »

Le fil s’est brutalement rompu un jour,  alors  qu’attablée  avec une amie, à la fin de notre repas,   j’ai posé la question :
«  Qu’en pensent nos amis de ce que je fais, de mes recherches théologiques, de ma Foi ? «  

Le boulet est tombé sans méchanceté, a touché le but avec une précision toute mathématique de la science de la balistique :
«  Ils pensent que c’est quelque chose qui a eu son heure de gloire et qui maintenant n’intéresse plus personne ».

Bref, je perdais mon temps, je perdais les précieuses heures de cette vie qui me reste à vivre.
Quelque chose qui a eu son heure de gloire……
Quelque chose qui n’intéresse plus personne.

Pourquoi ne pas l’avouer, j’ai été désarçonnée.
Je vis dans un milieu croyant, pas vraiment  pratiquant, mais croyant.
La foi chrétienne est la base de notre culture , foi vécue chez les Réformés et les Catholiques de la famille ,  Foi partagée  en un Dieu d’Amour, doublement révélée en Jésus Christ,  Foi en l’Homme sauvé et relevé  dans sa dignité de baptisé.
Foi dans la vie qui prend  sens, même si elle  déroute et  déstabilise.


La Foi chrétienne de ceux qui ont construit notre société est bien là  présente comme autant de piliers qui sont en harmonie  avec ceux qui croient en d’autres religions ou ne croient pas du tout.  Et l’ensemble est beau, je n’ai pas honte de cette architecture.
C’est une architecture humaniste.

Je me suis alors demandée que deviendrait cette architecture si nous disparaissions, nous les chrétiens,  du paysage national ?

Serait elle le témoin d’un passé révolu, harmonie laissée par des aïeux, comme le Parthénon, les Pyramides, ou Teotihuacan ?
Ruines solitaires, grandioses qui parlent surtout par l'appel au travail de  mémoire et les interrogations suscitées. 


Ruines trop chargées de mémoire pour pouvoir encore s’imposer à celui qui n’a pas le désir du dialogue ?
Ruines dont les pierres servent à construire des habitations, d'autres mausolées ?







C’est curieux, après quelques jours de déstabilisation, je me suis retrouvée dans un état d'esprit  qui s’apparente à de la pauvreté.
J’ai alors pensé «  Heureux les pauvres de cœur »…

Je "L’ai vu" sur la hauteur enseignant les foules : « Heureux les pauvres de cœur »,
Heureux ceux qui n’imposent rien, qui ne charrient pas des tombereaux d’évidences, qui ne jugent pas, qui vivent sur le fil du doute sans jamais se penser abandonnés par la Vérité qui les dépasse  et pourtant ne les écrase jamais,  qui les maintient debout. 
Oui, heureux sommes nous, peut-être, de n’être plus ces riches qui imposent leurs modes, leur pensée, leurs diktats moraux.
Heureux sommes nous d’être plus légers, de n’être plus de cette « chose » qui a eu "son heure de gloire".

Heureux sommes nous de reprendre le travail à la source, dans la simplicité, avec dans la tête et le cœur des élans de créateurs.

Nous vivons une époque étrange et belle à la fois, une époque qui  nous dépouille peut-être pour nous apprendre à sentir la peau de l’Autre, sa douceur, à déceler son parfum.
Chteau de Montesquieu - La Brède - Gironde

Jean le Baptiste vivait à moitié nu « proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés «  Mc 1,4
Peut-être nous faut il revenir au mitant  du Jourdain, pour l’y rencontrer pour n'avoir pas peur d'affronter ensuite  le désert et ses tentations ?








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