samedi 9 juin 2012

LES URNES

Souviens-toi Jacqueline de tous ces dimanches d'élection qui ont jalonné ta vie.
Souviens-toi Jacqueline de tous ces dimanches de ta vie de famille  que tu as sacrifiés.
Souviens toi du stress du dépouillement , de l'urne, des tours de présence  pour l'émargement, de ton nom représentant le ou la candidat,  des rencontres amicales ou bien agressives  avec les compétiteurs,  de tout ce qui fait la diversité et le bonheur de se frotter à l'autre.
Souviens-t'en,  car demain ce dix Juin, tu vas peut-être voir se dessiner ce que sera le deuxième tour : l'impensable, une France livrée pieds et poings liée, (mais est-elle vraiment  tellement consentante ?) à un seul parti d'opinion.
En effet, que sera le lendemain du deuxième tour si les socialistes l'emportent largement ? Une France dont tous les échelons de décisions seront socialistes et donc sans contre-pouvoir.
Est-ce cela que les Français ont réellement voulu ? Ou bien ont-ils surtout voulu voir partir N. Sarkozy ?
Vers quelle réponse les a-t-on poussés ?



Mes vieux amis s'inquiètent, notre terrain, nous le travaillons comme des paysans, avec patience et amour, nous le connaissons bien notre petit territoire comme  chaque citoyen engagé de France  connaît le sien. Nous n'avons jamais travaillé pour la gloire, celle-ci est réservée aux autres, ceux qui tiennent les leviers, grands ou petits, nous avons travaillé pour qu'un peu de lumière s'insinue entre les blocs qui au fil des décennies se sont gonflés au points d'occulter le paysage et d'en cacher toutes les richesses.

Mes vieux amis s'inquiètent de cette pauvreté d'un genre particulier  qui s'annonce.
Je m'en inquiète aussi, conséquence inéluctable de l'entêtement à garder un mode de scrutin, qui a répondu en son temps aux problèmes des français,  malgré tous les appels du Centre par la voix de François Bayrou à injecter une dose de proportionnelle afin de remédier aux   injustices et aux  injures faites  à la démocratie.
La droite paie aujourd'hui cet entêtement.
la gauche en paiera demain le prix.
En effet, détenir en ses mains tous les leviers de pouvoirs n'est pas facile, comment feront ils pour reporter sur l'autre, cet autre qui a disparu du paysage, toutes les difficultés  du moment ?
Les voix de la raisons pourront elles émerger de cet Iceberg socialiste dont nous voyons les attraits émerger sous les lumières complices des media, mais dont nous ignorons tout des profondeurs obscures.

La France, en ces temps de crise , en paiera le prix fort. HELAS !

Oui, Souviens t'en Jacqueline  car malgré tes déceptions, le feu qui doucement s'éteint, tu ne peux rester les doigts sur la clavier pour critiquer ou te féliciter de  tes soirées culturelles. Il faut entrer en résistance.

Une lumière .....
Beaucoup de femmes chez les centristes. Elles vont au feu. C'est difficile mais  c'est une excellente école.
Je ne le répéterai jamais assez, nous avons besoin de femmes pour légiférer et gérer.
Que nous nous retrouvions en queue des pays démocratiques  pour la participation féminine à la vie politique ne m'a jamais convaincue du désintérêt des femmes pour la politique et dans ce temps de crise, la réponse tombe claire et nette chez les centristes, quand tout semble perdu, seule les femmes apparaissent.
Une chance pour elles, une chance pour nous, montrons leur ce que nous sommes capables de faire.
Allez les "petites..." Nous travaillons pour demain.
A demain.


Musical

Qui  s’est inquiété pour moi : «  Tu pars à Auch ? tu ne t’ennuieras pas ? »
Après « Les claviers en Pays d’Auch », le 15° festival Eclat de voix.


Hier au soir, le 8 Juin ,  la « Flûte enchantée »  par l’Opéra éclaté.
Je connais les productions d’Olivier Desbordes et j’y ai reconnu tous ses travers mais aussi ses qualités d’adaptation au « terrain »
Un certain Don Giovanni a laissé, il y a bien longtemps,  ses traces de « bonheur  esthétique »  par la voix du rôle-titre.
En effet, Olivier Desbordes  donne « sa chance » aux jeunes talents et c’est bonheur car l’enthousiasme et la fraicheur vont bien à la musique de Mozart.

Hier au soir, donc, la fantaisie, le rythme endiablé de la Flûte ont sublimé la sécheresse voulue du décors  et de la pauvreté acoustique de la salle.
Certes, « le Mouzon »  n’est pas vraiment adapté aux voix lyriques,  mais même dans un hangar Mozart sait garder toute sa verve !

Deux voix très mozartiennes, un Tamino convaincant, mais un peu empoté qui   a besoin d’apprendre à se mouvoir et une belle et tragique Pamina qui s’est révélée  dans son désespoir amoureux du second acte. 
Je rêve d’une Marion Tassou en haut de l’affiche, nous avons besoin de voix françaises…
Ah la Reine de la Nuit ! Un petit bout de femme déguisée en pute,  mais superbe et assurée dans ses vocalises . Bien belle reine de la nuit cette Julie Mathevet !!!!

Certainement pas acclamé suivant mérite, alors qu’il se meut superbement, au  risque de choir  dans ses cabrioles, Jean Michel Ankaoua  incarne bien  cet être frustre et combinard  peu enclin à la sagesse et la modération, mais débordant de vitalité. Voix de qualité, réelle présence sur scène.
Et, et, et… mais je ne peux tous les énumérer. Bref, une surprise. Si vous passez par Saint Ceré ou voyez «  La flûte enchantée » à l’affiche, arrêtez vous, cette flûte  est par ses voix vraiment enchantée.

Les costumes ne manquent pas d’invention dans leur simplicité, mais vraiment pourquoi avoir déguisé la Reine de la Nuit en pute et Zarastro en travelo ?  Je n’ai pas compris le message et d’ailleurs ne le cherche plus.  Une rupture esthétique ?

A mon avis le manque de moyens requiert des choix plus simples dans leur lecture, le livret de Da Ponte et la musique de Mozart se suffisent à eux même,  je ne vois pas la nécessité d’un message qui est d’ailleurs un  contre-sens.
La Reine de la Nuit, une reine des putes ? Ouais ….
Zarastro  le " sage des trois temples"  de la Sagesse, de la Raison et de la Nature , travello ?
Il y a quelques fois des masturbations de neurones dont se passeraient les œuvres et le public.
Ce soir « Les Eléments » à la cathédrale.  Une vieille connaissance aussi….
MUSICAL...


Qui  s’est inquiété pour moi : «  Tu pars à Auch ? Tu ne t’ennuieras pas ? »


Eglise de DURAN , le 12 Mai.
Une soirée inoubliable, une de celles qu’on garde au chaud pour les mauvais jours.
Je n’avais rien à  faire ce soir là. Pas d’invitation en vue. Je ne savais rien de ce  festival « Claviers en Pays d’Auch ». Les rumeurs politiques occupaient toute la scène… Bref, seul  le nom de BACH a retenu mon attention.

BACH.  Le trésor de ma vie, le geste d’apaisement à l’âme « tourmentée », le signe d’Espérance  dans ce qu’elle a de plus sublime et de plus humain à la fois.  L’ami qui ne trahit jamais.


J’ai été irrésistiblement attirée. Bien m’en a pris.

Trouver DURAN d’abord. Ce n’est pas difficile, mais j’ai tout à découvrir dans cette nouvelle vie.
Une petite église charmante. Une soirée douce. Un public attentif et mélomane et…un clavecin, copie du seul instrument authentiquement baroque, témoin du grand Bach.
Pour la petite histoire, cet instrument pourrit dans les réserves du Musée de Lourdes, et seule la foi d’un facteur  contemporain  ( dont j’ai hélas oublié le nom - Ah la mémoire !!!) a pu nous réserver cette surprise de taille).


Et deux grands :Nima BEN DAVID  à la viole de gambe et Pierre TROCELLIER  au clavecin (qui avait offert son cachet à Duran.)
Le Gers a des charmes puissants… dont on ne saurait se plaindre.

Un rendez-vous rare, une rencontre entre deux artistes hors normes… propose le catalogue.
Nous n’avons pas été trompés. Quelle soirée !!!!!!


Cathédrale d’Auch, le 13 Mai…

Au cœur de cette matinée musicale  le Grand-Orgue Jean de Joyeuse ( 1694), un des joyaux du patrimoine organistique précise le catalogue.  C’est vrai.
Dans sa mallette aux trésors, la cathédrale recèle les magnifique vitraux  d’Arnaud de Moles, ses stalles sculptées et le Grand-Orgue Jean de Joyeuse que la distance qui sépare la ville d’Auch des grands centres de la facture française a préservé.
Ceci  explique que la cathédrale ait pu conserver, aux XVIIIe et XIXe siècles, son instrument à peu près tel qu’il était sorti des mains de Jean de Joyeuse. A voir et écouter.
Les fidèles de la cathédrale ne s’en lassent pas.

Programme très baroque avec en incise une création de Colin Roche " Après crâne craquelé reste cuir" (  le bien nommé,  il ne restait pas grand chose ) en hommage à André Raison, son illustre prédécesseur (1714)