lundi 30 janvier 2017

affaires de photo.

"
Facebook en nous présentant à chacune des ouvertures de notre page, un article de nos archives nous fait du bien. On oublie vite que ce que nous avons écrit s'envole dans un "cloud" .
Cela devrait nous inciter à être prudent dans nos prises de position, mais cela me donne aussi la possibilité de suivre la progression de ma pensée sur quelques sujets qui me tiennent à coeur. Il en est ainsi de l'ordination pour les femmes dans l'Eglise catholique.
Merci donc pour cette piqûre de rappel.
Dans son blog Madame Gaulmyn nous faisait part le 28/01/2015 du sentiment que lui donna la photo prise à la suite de la nomination de Libby Lane, première femme evêque de l'Eglise d'Angleterre. Ils posaient tous rassemblés sur le parvis de la cathédrale d'York et "elle" rayonnante" au milieu d'eux "apportait un vent frais dans la cathédrale".
Je me souviens de l'émotion et l'intense regret pour notre Eglise catholique romaine que cette photo a aussi suscité en moi.
Au fil de son article, l'auteure , pour se consoler d'être catholique et de devoir accepter l'interdit écrivait :"Certes, la possibilité d’ordonner des femmes prêtres, et maintenant évêques, n’est, tout obstacle théologique mis à part, sans doute pas la seule solution. On peut même avancer que la plus grande chance des femmes, dans l’Église catholique, c’est justement de ne pas pouvoir l’être. Elles évitent ainsi de tomber dans le cléricalisme qui reste sans aucun doute, comme Péguy le disait, le plus gros défaut de notre Église. Et cela permet aux femmes de pouvoir incarner des figures autrement plus humaines que celle de prélats un peu trop amidonnés…"

Oui, on peut effectivement se féliciter personnellement de n'avoir pas la corde au cou et de pouvoir librement gambader dans le jardin de la Résurrection où le Seigneur nous appelle par notre nom.

Cette liberté, la plus grande et la plus belle qui soit, nul ne pourra jamais nous l'ôter.....mais c'est celle de tout baptisé,n'est-ce pas ? il n'y a rien qui soit particulier aux femmes. Le particulier pour les femmes ne touche-t-il pas toujours à l'interdiction ?
Quand au plus gros défaut de l'Eglise , le cléricalisme, on voit combien celle-ci y est attachée malgré , ou peut-être à cause, le peu de vocations.
Vous avez peut-être raison sur un point chère Madame GAULMYN , heureuses sommes nous d'être libres, de cette LIBERTE qui n'appartient qu'à ceux qui n'ont pas de pouvoir. Peut-être ....
Mais peut-être avez vous tors car nous avons un DEVOIR PROPHETIQUE.... ce n'est qu'en criant sur les marchés, les parvis des églises, en écrivant, créant des évènements, en réclamant à temps et contre temps l'abolition de la discrimination sexiste que nous rendrons service à l'Eglise. Ce n'est pas en acceptant ce qui est devenu inacceptable par l'évolution de la société occidentale que nous ferons bouger les choses. 
Seul celui qui a l'épée dans les reins trouve une solution.... Pourquoi se fatigueraient ils à dépasser des préventions qui viennent de si loin, si nous les incitons pas....
Un peu de theologie -ECOUTONS LUMEN GENTIUM : Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16, 15). L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le SIGNE et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de mettre dans une plus vive lumière, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle."
 Pourquoi oublions nous si souvent les lumières de Vatican II ? relisons :" l'Eglise étant, dans le Christ , en quelque sorte le sacrement , c'est à dire le SIGNE & LE MOYEN DE L'UNION INTIME AVEC DIEU ET DE L'UNITE DE TOUT LE GENRE HUMAIN........
 Croyez vous que nous soyons signe en affichant à la fois, pour la hierarchie, cette discrimination et pour les femmes catholiques ce terrible renoncement ?.

La vie est coquine, elle aime à se moquer.....Et les leçons sont souvent dures.
Dernièrement sur le site du Comite de la Jupe, cet article de Claudine BENARD paru le 22/01/2017.
"Dans la dernière campagne du diocèse de Paris pour le denier du culte, les femmes sont invisibles. Si elles forment la plus grande partie des catholiques pratiquants dans les paroisses, elles sont quasiment invisibles sur les affiches, des photos composées et travaillées. Le cléricalisme s’affirme massivement, et seuls des hommes sont les interlocuteurs des prêtres. Sur l’une des affiches, on voit bien des femmes à l’arrière-plan, mais dans de nombreuses paroisses, l’affiche est plus petite sur les panneaux, recadrée et tronquée sur la gauche." pour lire  la suite ...
http://alpha.comitedelajupe.fr/?q=content/diocèse-de-paris%C2%A0-où-sont-les-femmes%C2%A0
Deux années, deux années seulement , séparent ces deux articles.....
Deux années qui voient insensiblement au départ  et,  depuis peu,  de plus en plus fortes les avancées à la fois du cléricalisme triomphant  et du retour décomplexé et adoubé par l'Eglise du mâle dominateur.. 
Ainsi va la vie de l'Eglise catholique Romaine. Quels  sont les codes de sa responsabilité ( le signe ) dans la bonne marche du  monde ? On peut légitimement se poser la question et un sentiment confus qui me vient de je ne sais où, me dit qu'il n'est jamais bon signe pour une société de magnifier l'humain- mâle au détriment de l'humain-femelle....
C'est souvent ll'humain-mâle qui en aura à souffrir car  il est magnifié pour être mieux instrumentalisé.

vendredi 13 janvier 2017

Apportez tout ce qui vit sur leur tombe .......

Apportez tout ce qui vit sur leur tombe
Non seulement des fleurs mais votre espoir
Tout ce qui vit à la lumière de l'espoir
Vos mains et votre chair et votre vue du monde
Immense sans remords sans regrets innocents
Votre coeur qui bat près d'un autre coeur
Apportez tout cela sur cette dérision
Qu'est une tombe ô souvenir filles de la vie.

Paul Eluard  " Poèmes politiques "

La tombe des espoirs féminins d'être un jour ordonnées a été fleurie, un peu rapidement certes, par Pape François, mais ces couronnes portaient le triste ruban d'un NON sans appel.
On peut le regretter. On peut se révolter. On peut pleurer . on peut tout simplement s'en moquer comme de ses premières  coquettes soquettes  à  rayure bleue de pensionnaires. 
On peut tout cela . 
Pour moi je persiste et je signe. 
Ce texte avait été écrit l'année dernière..... il y avait encore de l'espoir. Aujourd'hui autour de la tombe, il y a de la résistance. Tant mieux, celle ci est créatrice de belles amitiés épistolières, de partages et de fidélités .... 
Un blog protestant féministe s'est intitulé " qui nous roulera la pierre".... Nous, les femmes catholiques,  sommes dans ce moment  particulier et fondateur de fidélité inconditionnelle  à Jésus le Christ et à sa Parole . 
Nous SAVONS qu'il est ressuscité, alors .... qu'importe les  dires de la hiérarchie catholique. 
Cette tombe, n'est pas une tombe de MORT, c'est un creuset  de  VIE. Nulle ne pourra pudiquement  voiler l'iniquité de la pierre tombale  car la VIE qui la condamne en jaillit par toutes ses félures.   La dalle  est d'un calcaire si  fragile ,  les gemmes de la Jérusalem céleste lui sont encore tout à fait étrangères. 


Je  reste résolument attachée à l'idée qu'il est nécessaire de militer pour que les femmes puissent vivre l'appel au sacerdoce à l'égal des hommes. Non par un souci d'égalité, d'indifférentiation,( je sais bien qu'une femme n'est pas un homme), mais bien parce que cet interdit au sacerdoce du fait du genre est une discrimination arbitraire que rien dans le message de Jésus et même dans tous les actes de sa vie n'explique ni ne permet d'affirmer. Nous le savons cette discrimination n'est apparue comme telle aux yeux du monde que depuis l'émergence du fait féminin dans la société. Autrefois, il y avait une belle harmonie entre la position accordée par la société aux femmes et celle de l'Eglise , avec même un petit mieux... pour l'Eglise. Aujourd'hui la position de la femme dans l'Eglise est devenue à nos yeux inacceptable, et ce n'est pas en accordant des services de pouvoir aux laïcs et donc bien sûr aux femmes qu'on effacera cette discrimination. En effet, même s'il est louable et tout à fait profitable à l'ensemble de la communauté catholique de conférer aux laïcs des charges décisionnaires, il n'en demeure pas moins qu'est rappelée l'interdiction faite aux femmes de répondre à l'appel du sacerdoce ordonné. ( presbytéral ) . Or, le job est en crise , terriblement en crise et une écoute humble et sereine de cette crise serait de se poser la question, pourquoi ? Que nous enseigne cette crise ? Je me permets de répondre , du fait de cette discrimination. La discrimination n'est-elle pas une offense à la Bible et à la libération de l'Homme ( Mâle et femelle ) par la Croix et la Résurrection ? La complémentarité veut-elle dire qu'un sexe soit au service de l'autre, ou bien que les talents puissent se développer pour le bien de tous ? 
Il n'est pas sûr que les femmes souhaitent devenir prêtres. Et lorsqu'on voit les souffrances des prêtres catholiques , le stress et le manque de considération sociale qu'ils vivent on peut se dire que ce n'est pas là qu'on peut faire "carrière". Mais voilà, il n'est pas, ici, question de carrière mais de don de soi, et cela est-ce que les femmes ne connaissent pas ?
Pour moi l'Eglise attend cette mutation , bien sûr elle engendrerait des évolutions.... Mais n'est-ce pas le sens même de la marche des disciples du Christ vers un accroissement de conscience ? Or, libérer l'homme et la femme de leurs contingence sexuelle pour les faire évoluer dans une égalité de choix n'est ce pas le sens même d'un accroissement de conscience ? J.Lach-Andreae