mardi 31 mars 2015

Tiré du Blog de Sebastien Morgan - relianceuniverselle.com





On peut  lire cet article sur la page Facebook de Sébastien MORGAN , 
mais pour le garder , je le copie dans mon blog. 
SAVOUREZ ........


Ce tableau de Jean Delville s'inspire du mythe de l'Androgyne tel qu'il est décrit par Platon dans le Banquet. Selon lui, à l'origine, l'Homme était double, à la fois homme et femme. Beaucoup plus fort et puissant qu'à présent, il a l'orgueil de vouloir prendre les Cieux d'assaut. Pour l'affaiblir, Zeus les sépare en deux, c'est la séparation des sexes. Et désormais, chacun aura un vide au cœur, un manque, qu'il n'aura de cesse de vouloir combler en trouvant sa moitié, son âme-sœur.
De manière pertinente, on peut faire un rapprochement entre ce mythe platonicien et la Genèse. N'est-il pas dit : « Homme et femme, Il les créa » (Gn 1 ; 27) ?
Comme toujours, prendre ce mythe au pied de la lettre n'apporte pas grand chose. Par contre, en comprendre son sens symbolique et théologique permet de s'ouvrir à une vérité spirituelle susceptible d'éclairer et de changer notre quotidien. Quelle est donc la portée symbolique de ce mythe ?
L'Homme est incomplet. Dans un lointain passé édénique, il était uni à sa Source, Dieu, dont il s'est séparé par un acte de volonté inapproprié. Depuis, le vide existentiel est chevillé à son être. La recherche de « l'âme-soeur » symbolise cette quête ontologique inconsciente de l'union avec le Bien- Aimé. Au-delà des vicissitudes de la vie et des forces de mort omniprésentes, une Lumière nous attire comme un phare dans la nuit, une main nous est tendue, des bras nous sont ouverts. A chacun de dépasser les murs de plomb de l'athéisme et du sécularisme ambiant afin de laisser l'Esprit déployer ses ailes en nous, à chacun de se laisser aimer par un Dieu qui nous prend tel que nous sommes. Le couple d'âme-soeurs du tableau est aspiré vers le haut, vers une Lumière éclatante qui n'est pas celle du soleil (on voit les deux luminaires, le soleil en bas à droite et la lune à gauche).
Tendrement enlacé, ce couple est aspiré vers l'Amour infini et personnel de Dieu. Un jour, alors que j'expliquais ce tableau dans le cadre d'un événement muséal, une dame s'est exclamée : « On dirait une crucifixion ! ».
Je crois qu'elle avait profondément raison. Que n'a-t-on pas dit comme bêtises sur ce moment charnière de l'Histoire humaine et cosmique. Que Dieu avait envoyé Son Fils pour expier le pêcher originel des Hommes, un peu comme si Dieu offensé demandait le prix du sang... Ou tous les délires des sectes hérétiques des premiers siècles : Jésus n'est pas mort sur la Croix, c'était un fantôme, un autre Christ, un frère caché...
Non, la vérité est bien plus terrible et fantastique que tous les succédanés qu'on peut inventer. Dieu s'est incarné et a vécu parmi nous. C'est son incarnation qui nous sauve car il unit sa nature divine à notre nature humaine dans un tout indissociable. Puis par amour absolu, par amour inconcevable et gratuit, il accepte d'endosser pleinement notre nature, allant jusqu'au vertige du néant le plus absolu. Au moment de la crucifixion, quoique saisit par un doute vertigineux et sujet à une douleur infinie, il endosse tous les malheurs du monde, toutes les sordidités terrestres, passées, présentes et à venir afin de les emporter dans la mort et de dissoudre le tout dans un flot d'amour et de lumière. Pour nous, il traverse la mort et la transforme en passage (Pâques). Si nous l'acceptons, Il nous prend comme nous sommes et nous entraîne dans une spirale ascendante vers les Cieux d'éternité.
Et l'âme-soeur dans tout cela ? Celui ou celle avec qui nous ferons notre vie ? Celui ou celle avec qui nous affronterons, côte à côte, les épreuves et les démons de l'Ombre, avec qui nous goûterons les délices et les bénédictions de l'existence ? Cette âme-sœur, ce conjoint, est-il un palliatif tout à fait secondaire par rapport à la vie spirituelle ?
La vraie spiritualité, la vraie et profonde réalisation personnelle, n'est pas un cheminement solitaire et égocentré. Seul, on ne réussit rien d'intérêt. L'accomplissement spirituel est profondément « relation ». En sacrifiant nos égoïsmes, nos narcissismes, on s'ouvre à la Grâce qui transforme, on permet à Dieu de guérir notre vide existentiel. C'est notre relation d'amour avec les autres (et en premier avec le conjoint qui partage notre vie) qui fait rejaillir le Royaume en notre monde.

Sebastien MORGAN - Blog relianceuniverselle.com

mercredi 11 mars 2015

La femme est et sera l’avenir de l’Eglise. Joseph Moingt

Dimanche dernier, le 8 Mars, la journée des Droits des Femmes....

Vous ne serez pas surpris que ce dimanche là je n'ai pu approcher mon clavier tant les réceptions familiales m'occupaient.
Ce n'était ni un droit, ni un devoir, mais un réel plaisir, celui d'avoir toute une famille autour de la table dominicale.

Aujourd'hui, je rattrape mes manquements à l'égard de ces rendez vous féministes, diront certains, un peu bling bling diront d'autres, tout à fait nécessaires, à mon sens,   pour se rappeler dans le train de notre vie quotidienne le chemin parcouru et discerner ce qui est ENCORE à FAIRE. 

Dans l'Eglise catholique il y a vraiment du boulot !!!!!!

Joseph Moingt dans un texte  paru dans la revue Etudes de Janvier 2011"Les femmes et l'avenir de l'Eglise"nous le rappelle .
Un texte frais que vous pouvez aussi trouver sur le site du Comité de la Jupe.
Joseph Moingt tel le chevalier  sans "peur ni reproche"  explore les chemins interdits et renverse les idées reçues.




Est-ce que le déclin de l’Eglise au cours de la deuxième partie du XXème siècle serait lié à
l’émancipation de la femme et son accession à des responsabilités professionnelles, familiales,
sociales ou politique ?
L’Eglise honore des femmes, en reconnait docteurs de l’Eglise, plusieurs sont autour de Jésus,
mais elle reste encore profondément marquée par la condition des sociétés patriarcales et
traditionnelles qui prévalaient à l’époque bibliques. Les positions sur la sexualité ou la
contraception heurtent aujourd’hui une partie des femmes qui ne retrouvent plus dans l’Eglise
un lieu d’épanouissement et de confiance et pour certaines s’écartent de l’Eglise.

Or les femmes ont joué un rôle important dans la transmission de la foi via l’éducation des
enfants de même que dans la vie de l’Eglise, en assurant le catéchisme, le service auprès des
plus faibles et des pauvres. Elles étaient, il y a encore peu de temps de loin les plus
nombreuses parmi les fidèles et les auxiliaires du clergé. 
Vatican II avait reconnu ce rôle important des femmes religieuses ou laïques dans la vie de l’Eglise et avait ouvert à plus de reconnaissance et de responsabilités, mais les années 80 ont marqué un pas puis revirement.
Les femmes, dont on réclame de plus en plus la participation et la disponibilité ne peuvent
être qu’à l’ombre sous l’autorité sacerdotale. Malgré le besoin croissant d’implication des
laïcs face à la tragique diminution des vocations, les femmes sont méthodiquement et
volontairement éloignées de l’autel et des sacrements. Cette attitude s’explique en grande
partie par la crainte de la hiérarchie ecclésiale de faire naitre ou d’encourager chez elles le
désir du sacerdoce. Or ce débat qui agite régulièrement l’Eglise n’est pas clos et la peur de le
voir renaître peut conduire les responsables religieux à une certaines discrimination. Mais les
femmes n’ambitionnent pas toutes le presbytérat ou le pouvoir, elles ambitionnent
légitimement une reconnaissance dans le cercle religieux qui soit en phase avec celle qu’elles
ont dans la société.
Ne pas répondre à cette attente, est un peu « suicidaire » pour l’Eglise qui se prive d’un
moteur dans l’évangélisation du monde. Mais l’Eglise se réfugie derrière les lois naturelles et
divines pour expliquer ses positions qui lient la sexualité au mariage et la procréation ou qui
l’empêche de laisser une place aux femmes dans les instances dirigeantes. 

Mais ces sujets sont plus liés à la société et aux moeurs qu’au sacré. L’Eglise ne doit pas se réfugier derrière le paravent de l’histoire et du dogme pour justifier son immobilisme. Elle doit faire preuve de plus de modestie et mieux distinguer ce qui relève du sacré fondamental, de ce qui relève de l’évolution des moeurs. 
D’ailleurs, elle montre parfois, en certains lieux qu’elle a la capacité de comprendre une réalité sociale qui évolue et de s’y ouvrir avec bonté. 
L’Eglise doit donc s’ouvrir à l’esprit du monde qu’elle ne doit  plus enseigner de loin en donneuse de leçon.
Reconnaitre le rôle des femmes en son sein sera aussi une manière de renouer avec une réalité
séculière dont elle s’éloigne chaque jour un peu plus perdant toute prise pour ce qui est sa
mission première d’évangélisation.
Des paroles et du chemin du Christ, il est difficile de tirer de manière définitive quel est le
rôle qu’il voyait, souhaitait ou envisageait pour les femmes. Mais il est certain qu’il était
entouré de femmes, qu’il croyait en elles et leur a confié comme à ses apôtres un peu de luimême.
Et Paul de nous dire qu’il n’y a plus « ni masculin et féminin, car à vous tous vous êtes
un seul en Christ Jésus ». Un principe à ne pas oublier, qui ne peut que conduire dans l’Eglise
comme dans la société à une libération de la femme par rapport aux modèles traditionnels et
une plus grande reconnaissance de sa contribution. C’est pour l’Eglise le seul chemin pour
rester tolérante et ouverte au monde.

La femme est et sera l’avenir de l’Eglise.

Lire aussi , si ce n'est déjà fait , LE DENI " Ils sont au pouvoir, elles sont au service". Enquête sur l'Eglise et l'Egalité des sexes.  de Maud Amandier et Alice Chablis.
Avec une belle préface de Joseph Moingt.