L'injonction de Reporters Sans Frontières en direction des grandes religions de France de signer la proclamation qui affirme " que chacun est libre d'exprimer ou de diffuser des critiques , même irrévérencieuses envers tout système de pensée politique, philosophique ou religieux", me laisse muette. Car ai je bien compris ?
Ne vivons nous pas ces libertés absolues et fondamentales depuis :
- la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
- la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse,
- la Loi du 1° juillet 1901 sur les associations
- la Loi du 9 décembre 1905, de séparation des Eglises et de l’Etat,
- la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948
- la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales de 1950, ratifiée par la France le 3 mai 1974,
- la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de novembre 1989, entrée en vigueur en France le 2 septembre 1990.
- Ainsi au nom de la liberté d'expression que, personnellement, je défends bec et ongles, une instance qui n'est pas gouvernementale, qui n'est pas représentative d'une volonté nationale , qui ne regroupe aucune des parties qui sont appelées à signer ce document, en clair qui n'est qu'une association de défense d'une profession, se permet de censurer à l'avance toute velléité de défendre à la fois ma dignité et le sens profond de mon action et de ma foi ? Ainsi on ferait de la liberté d'expression une censure ? Ainsi on peut faire, par exemple, une image du Pape qui sodomise, sans que je puisse y opposer une action en justice si cette image m'a blessée profondément ?
C'est la violence de mort qui a été condamnée lors de la tuerie chez Charlie Hebdo. Ce sont ces vies sacrifiées à la démesure de la violence de l'intégrisme barbare qui sont condamnées, ce ne sont pas les religions en tant que telles. Cela a été dit et redit.
Personne n'a fait l'amalgame entre l'Islam et la folie des meurtriers . On l'a dit et redit, et c'est bien.
L'initiative a reçu le soutien du président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia ( qui n'a pas encore signé le texte ) ainsi que du Président de la Fédération protestante de France ai je lu dans l'article publié par Radio Vatican.
- Mais pourquoi donc se sont ils posé les fers au pieds comme s'ils étaient coupables de quoi que ce soit ? Comme s'ils acceptaient comme une fatalité la suspicion à leur encontre ?On peut deviner en ces temps difficiles, les pressions morales et le principe de précaution qui pèsent sur les musulmans et les juifs, mais les protestants ? Y-a-t-il plus respectueux de la liberté d'expression qu'un protestant ? Ils ont toujours été sur tous ses fronts.
- La Conférence des Evêques de France refuse de signer. Elle a raison et je la soutiens, non par esprit de corps, mais bien parce qu'en ma qualité de catholique toujours respectueuse des lois de mon pays, je m'étonne qu'une association aussi importante soit elle pour la défense de l'information qu'est RSF se pose en censeur et juge des religions et donc par voie de conséquence de moi-même, de ma façon de penser et d'agir .
Moi, au nom de la liberté d'expression, je demande que mon espace de liberté soit respecté, que mes enfants n'aient pas à souffrir des excès d'un laïcisme qui dévoie l'esprit de la Loi, je demande que mon identité religieuse, comme mon identité civile soit respectée.
Car l'homme est un : je n'ai pas une identité civile et politique dans l'espace public et dans le privé , comme un secret honteux, une identité religieuse.
Car l'homme est un : je n'ai pas une identité civile et politique dans l'espace public et dans le privé , comme un secret honteux, une identité religieuse.
Je suis UNE et porter atteinte à une de mes parties est porter atteinte au TOUT.
Jacqueline Lach-Andreae